quinta-feira, 7 de março de 2019

C’est la lâcheté de l’Église qui a vidé les églises

Sainte colère contre la Sainte Église catholique

Alain Nueil

Foto: Vicenzo Pinto/AP/SIPA

Déritualisation de la messe, dialogue irénique avec l’islam, démagogie tiers-mondiste: depuis Vatican II, la papauté tombe dans tous les pièges du monde moderne. Pendant que les églises se vident, Rome décourage les vocations en s’obstinant à refuser le mariage des prêtres. 

Désespérante période pour les catholiques de France ! Pas un seul jour sans que le rouge de la honte nous monte au front en lisant ou écoutant les médias. Et quand ce n’est pas le rouge de la honte, c’est celui de la colère. En bonne théologie classique, un docteur de la foi dirait que nous sommes punis pour nos péchés. Aujourd’hui, situation neuve en deux mille ans de chrétienté, les catholiques sont punis pour les péchés, les erreurs et les lâchetés de l’Église.

Car cette femme qui se traîne sur les pavés de Jérusalem, couverte de crachats et de moqueries, c’est notre mère l’Église, l’épouse du Christ, et nous ne pouvons pas la renier, dire qu’elle ne nous est rien. Mais que Dieu me pardonne, nous n’avons même pas envie de lui tendre un verre d’eau, même pas envie de nettoyer sa face souillée. Parce que nous savons par quelles bêtises et quels aveuglements elle en est arrivée là. Alors impuissants, consternés, nous suivons son calvaire, perdus dans la foule de ses ennemis qui glapissent et ricanent. Y aura-t-il une résurrection après ce Golgotha ? La foi dit oui, mais la raison dit non.

Habemus papam ?
Commençons par le dialogue interreligieux. Le pape François s’est rendu début février à Abu Dhabi pour rencontrer des dignitaires musulmans, dont le cheikh Ahmed Al-Tayeb, de l’université al-Azhar au Caire. Rencontre qui a donné lieu à de belles photos d’embrassades et fait ressentir aux protagonistes leur grande noblesse d’âme. Il serait grand temps de faire le bilan de cette pitrerie baptisée « dialogue interreligieux » qui existe depuis les années 1980. À quoi a-t-il servi ? Strictement à rien. Les chrétiens d’Orient continuent à fuir l’Irak et la Syrie. Asia Bibi ne sait toujours pas si elle pourra quitter le Pakistan ou si elle sera pendue. Seize chrétiens massacrés dans une église de Jolo aux Philippines, les coptes vivant toujours dans la crainte d’un attentat, les chrétiens du Nigeria fuyant vers le sud pour ne pas se faire démembrer à la machette, etc. Fameux bilan pour un fameux dialogue.

L’islam est une religion conquérante qui ne pactise que le temps de la photo, chacun le sait. Chacun sait aussi, mais le pape François semble l’avoir oublié, que l’islam sunnite n’a pas de hiérarchie. Les ordres de paix et de bonne entente négociés avec ses dignitaires ne descendront jamais jusqu’aux fidèles de base. Exemple en France où les imams de Lavaur, Dijon, Nîmes et autres lieux n’ont pas dû se donner la peine de prêcher aux gamins qui fréquentent leur mosquée le respect des lieux de culte des autres religions. Vandalisme et profanations se multiplient dans les églises de France. « Neuf lieux de culte ont été visés ces derniers jours, écrit Le Figaro du 12 février. La conférence épiscopale reste discrète pour éviter la surenchère. » Et voilà la lâcheté ! Tout comme les directeurs d’établissements scolaires, les évêques ne veulent pas faire de vagues. Qui a bien pu commettre ces déprédations ? Aucune idée ? Peut-être les touristes chinois, ou les bouffeurs de curé du quartier ? On sait très bien qui caillassait les églises jusqu’à l’an dernier. Ce sont sans doute les mêmes qui dessinent des croix avec des hosties et de la merde. Laissons tomber le dialogue interreligieux, la meilleure façon pour l’Église de défendre la paix entre les religions, c’est de soutenir pleinement la laïcité à la française. L’Histoire a de ces retournements…

Vaticancan II
Pas de bilan non plus pour le Concile Vatican II. Depuis plus de soixante ans, l’Église vide les églises avec une belle énergie. À Noël, la messe de minuit, trop belle, trop attendrissante, trop sentimentale, a été remplacée par une veillée style MJC du quartier. La messe de Pâques, avec cette histoire suspecte de jeune homme ressuscité qui dit aux femmes cette phrase abracadabrante : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts Celui qui est vivant ? », a été remplacée par une cérémonie d’accueil pour les nouveaux chrétiens, genre cérémonie de naturalisation des nouveaux Français en préfecture ou bien l’admission d’un nouveau frère dans la franc-maçonnerie. La messe de Pâques est enfin expurgée du surnaturel ! Les vieux cantiques chantés à l’unisson des pleines voix ont été remplacés par de tristes mélopées que savent seuls articuler la petite dame en gris qui conduit la chorale et ses quelques acolytes vieillissants. Et on accuse la « sécularisation » ! Et on accuse l’ « hédonisme contemporain » ! La vérité est plus simple et plus cruelle : c’est l’Église qui a vidé les églises.

Jusqu’à ce que l’amour nous sépare…
Le pire. Le pire du pire. Le vœu de chasteté détruit la catholicité. On sait qu’une telle exigence n’apparaît jamais dans l’enseignement du Christ, qu’elle résulte de la tradition et non d’un dogme, et que les autres branches du christianisme s’en passent fort bien, et s’accommodent de « Madame la femme du pasteur » et de « Madame la femme du pope ». Sans parler du Liban, où les prêtres maronites rattachés à Rome peuvent se marier. Je pense qu’autrefois, une vocation sincère pour la prêtrise pouvait s’accompagner d’une certaine indifférence envers les femmes. Des séminaristes se disaient : « Je respecterai facilement le vœu de célibat, d’autant plus que je ne me sens pas tellement attiré par les femmes. » Et puis, le temps passant, le jeune séminariste découvrait que cette apathie sexuelle cachait un intérêt pour les hommes, ou dans certains cas beaucoup plus graves, pour les petits garçons. Jusqu’aux récentes évolutions, la découverte de sa propre homosexualité était un non-dit absolu de la société et de la littérature, on pouvait l’ignorer longtemps. Ou toujours. Jean Cocteau dit quelque part que son père devait avoir les mêmes penchants que lui, mais qu’il ne l’a jamais su. Le jeune prêtre qui finissait par découvrir son orientation sexuelle sublimait, vivait une vie d’orgueilleuse frustration, animait le club de foot de sa paroisse. Ou bien il succombait.

Aujourd’hui, la sublimation est impossible : les images sexuelles envahissent les écrans et les affiches des rues, on ne peut pas leur échapper. Le pape François, qui décidément n’en loupe pas une, a déclaré aux journalistes dans l’avion qui le ramenait de Panama, le 28 janvier dernier, qu’il s’opposait catégoriquement au mariage des prêtres. La machine à écarter les séminaristes hétérosexuels et à attirer les homosexuels va donc encore fonctionner à plein régime. Du moins dans la mesure très restreinte où il rentrera encore des jeunes hommes dans les séminaires. Un prêtre dont l’histoire me touche beaucoup, David Gréa, n’a plus aucune illusion à se faire. C’est le prêtre lyonnais écarté de son église à cause de son mariage et qui se sent une irrésistible vocation à demeurer prêtre et père de famille. Dommage pour lui et pour l’Église.

Tends-lui aussi la gauche
Conséquence apparemment bizarre, mais en réalité très logique du vœu de chasteté, le Vatican est peuplé de monsignori homosexuels. Il paraît que beaucoup de personnes le savaient déjà, mais voilà que Frédéric Martel embouche les trompettes de la renommée dans Sodoma, son livre promis à un gros succès. La façon dont ce journaliste a mené son enquête est un chef-d’œuvre de crapulerie qui lui vaudra quelques millénaires de purgatoire hard, avec marmite d’huile bouillante et arrachage des ongles à la tenaille à mesure qu’ils repousseront, pour peu que Dieu nous fasse le plaisir d’exister. Ce beau garçon a fait amitié avec quelques pauvres vieux archevêques et cardinaux, puis a couché avec eux pour obtenir leurs confidences et préparer un grandiose best-seller dont il ne reversera pas les gains au denier du culte. Qui, aux dernières nouvelles, en aurait bien besoin…

Coïncidence troublante, Mgr Ventura, nonce du pape à Paris, qui relève d’un AVC, aurait ces jours-ci tripoté les fesses d’un employé de la mairie de Paris. Au lieu de lui taper sur les doigts, le jeune homme a porté plainte, ravi de la célébrité médiatique que va lui apporter l’incident. Je suis d’accord avec Régis de Castelnau, le complotisme ne doit pas nous faire oublier qu’il existe aussi de vrais complots.

Vivement le mois prochain…
Que de ricanements gras chez les ennemis de l’Église, par exemple chez les fidèles d’une religion rivale, chez les éternels bouffeurs de curés, chez tous les gens de gauche qui méprisent l’Église aussi fort que celle-ci les aime. L’Église et la gauche, c’est un je-t’aime-moi-non-plus qui dure depuis des décennies et triomphe avec François. Et pour leurs ennemis, il est tellement facile et satisfaisant de taper sur les cathos, ce n’est pas eux qui se défendront à la kalachnikov ! L’Église aimerait tellement être une ONG de gauche comme les autres, mais voilà, il y a ce bagage importun à traîner, un fils né d’une mère vierge, qui s’est mêlé de transformer l’eau en vin et à ressusciter le troisième jour. Le catholicisme, l’un des piliers de l’Occident, va s’effondrer un de ces jours de sa propre faute, dans l’indifférence générale. Ce sera un chapitre à ajouter à L’Étrange Suicide de l’Europe de Douglas Murray.

Autant vous dire que l’ex-cardinal Bergoglio n’a pas sa photo parmi les images pieuses de mon missel. En plus, j’apprends qu’il n’aime pas Guaido, ce Vénézuélien héroïque qui a eu le courage de défier à mains nues la tyrannie. Il lui préfère le stalinien qui a mené son pays à l’échec sur tous les plans, Maduro. Ah, bravo la théologie de la libération ! Son seul succès est d’avoir libéré l’Amérique du Sud du catholicisme et de l’avoir livrée aux évangélistes. Amen, la messe est dite.
Peut-être que le mois prochain sera plus calme et qu’on n’y dénoncera que deux ou trois archevêques pédophiles et deux couvents de nonnes qui servaient de harem à leur confesseur. Espérons.
Titre et Texte: Alain Nueil, Causeur, 7 mars 2019

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