André Archimbaud
Trump sait que l’establishment républicain
veut se faire réélire en 2018, tout en empêchant le président de gagner un
deuxième mandat en 2020.
Trump veut « sortir les
sortants » aux législatives de 2018 et s’appuyer sur une nouvelle génération de
politiciens républicains et démocrates qui comprennent son programme populiste…
Le 6 septembre est à marquer
d’une pierre blanche : il a non seulement lancé cette consigne aux électeurs
lors d’un meeting au Dakota du Nord, mais aussi, lors d’une réunion tenue à la
Maison-Blanche avec les leaders parlementaires républicains et démocrates,
Trump s’est pour la première fois appuyé sur les démocrates Chuck Schumer et
Nancy Pelosi (sur la dette publique). Une claque pour ces leaders républicains
incapables (ou peu désireux) de mettre en place son programme législatif.
Aux États-Unis, c’est le
Congrès qui tient les cordons de la bourse. Bref, les intérêts privés qui
financent les élus : à la surface du marécage, les caciques de toujours
peuplent les commissions, véritables machines à financement politique (ils
redistribuent ensuite la manne aux bons élèves) ; au fond, les novices,
attendent quinze à vingt ans avant d’espérer s’enrichir dans le privé.
Les taux d’opinions favorables
du Congrès sont ainsi ridicules (8 %). Bien pires que ceux des médias (environ
20 %). Trump, lui, compte sur une approbation générale de 45 %. Il est soutenu
par 80 % des électeurs républicains, conscients que leur parti les a quittés.
Trump a pu survivre à un mois
d’août polémique, qui l’a renforcé dans les sondages (Rasmussen), aidé par les
excès de violence des manifestants financés par les groupes caritatifs
mondialistes. Il attaque septembre sur une série de sujets fédérateurs
(ouragans, Corée du Nord) ou centrés sur sa base (immigration, transsexuels aux
armées) et surtout élargissant son électorat (infrastructures, baisses
d’impôts).
Sans oublier les « bonnes
nouvelles » : l’essoufflement de la « collusion russe », sérieusement mise en
doute depuis six semaines (The Nation, 8 août), au point que la direction de
CNN vient de retirer du dossier son équipe d’investigation (The Daily Caller, 5
septembre). Il faut dire que la piste pakistanaise (affaire Imran Awan, au cœur
du piratage du serveur du parti démocrate) contredit un an de propagande…
Reste que cette « collusion
russe » a été la cause de la nomination d’un procureur spécial disposant de
pouvoirs quasi illimités pour incriminer Trump : Robert Mueller, ami de son
successeur au FBI James Comey. Or, Comey est lui-même maintenant en difficulté
: il avait rédigé son rapport d’exonération de Hillary Clinton bien avant la
fin de l’enquête. Le voilà passible de parjure…
Trump sait que l’establishment
républicain veut se faire réélire en 2018, tout en empêchant le président de
gagner un deuxième mandat en 2020. D’où sa façon de plonger les élus dans leurs
contradictions sur des thèmes populistes, religieux ou identitaires… au moment
où les ouragans Harvey et Irma coagulent l’union nationale : car l’on « craint
» de Trump un plan dans lequel, capitalisant sur cet effet catastrophe
nationale, le président pourrait arracher en un seul coup du Congrès
républicain un budget exceptionnel, incluant infrastructure et réformes
fiscales, et augmentant le plafond de la dette… et ce, avec l’appui des
démocrates dissidents hostiles aux clans Obama, Clinton ou Sanders. Un budget
qui tenterait en passant de couper les vivres à un danger mortel : Robert
Mueller…
Titre et Texte: André Archimbaud, Boulevard Voltaire, 8-9-2017
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