Quand les
journalistes décident de ce qui est bien ou mal
Le discours médiatique compose
en permanence un monde idéal présenté comme réel. Conséquence logique :
quand la réalité entre en conflit avec celle qu’on veut nous peindre, c’est le
réel qui ment.
Quand c’est mauvais, c’est
pas vrai
Nous sommes habitués à
cela : nous savons par exemple que les méchants musulmans ne sont pas de
vrais musulmans. Ils « se prétendent » musulmans mais ils
« n’ont rien à voir avec l’islam ». Pire, ils trahissent l’islam qui
est une religion de paix et patati. On pourrait imaginer que les prêtres
pédophiles soient considérés comme des « soi-disant catholiques ». Ce
n’est pas le cas et c’est normal. On peut être une ordure tout en étant
catholique. La question, après, reste de déterminer si on est une ordure parce
qu’on est catholique et on se rappelle que France 2 a récemment tranché en faveur de cette thèse. Pour
l’instant, l’islam s’en sort bien puisqu’il n’est pas tout à fait bien vu de
dire qu’être musulman rend potentiellement dangereux.
Un imam « prêcheur de
haine » (selon la formule consacrée) est un imam
« autoproclamé ». Et peu importe si, en l’absence de séminaire et de
clergé, tous les imams sont autoproclamés. Il s’agit, par cette expression,
d’invalider le statut de quelques uns pour sauver la respectabilité morale de
tous les autres. C’est très bien, mais je ne suis pas certaine que ce soit
la mission première du journaliste.