Cesare Battisti, à Paris, le 13 mars 2004. AFP/MEHDI FEDOUACH |
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a décidé, vendredi 31 décembre, de ne pas extrader vers l'Italie l'ex-militant d'extrême gauche Cesare Battisti, réclamé pour meurtres et emprisonné au Brésil depuis 2007. "Cette décision ne représente pas un affront envers un autre Etat", a souligné Celso Amorim, le ministre des affaires étrangères, tentant de désamorcer une crise avec Rome.
Mais l'Italie a rapidement réagi : Silvio Berlusconi s'engage à poursuivre la "bataille" pour l'extradition. Quant au ministre de la défense, Ignazio La Ruzza, il juge "injuste et gravement offensante" la décision du président brésilien. "Les pires prévisions se sont avérées", mais le pays "tentera absolument tout" pour obtenir l'extradition de Cesare Battisti, a-t-il affirmé. L'Italie a également annoncé qu'elle rappelait pour consultation son ambassadeur au Brésil.
Rome avait prévenu jeudi qu'elle jugerait "inacceptable" un refus du Brésil de lui remettre l'ex-militant. Une réaction qualifiée d'"impertinente" par le gouvernement brésilien. Ancien membre du groupuscule des Prolétaires armés pour le communisme (PAC), Cesare Battisti, 56 ans, avait été condamné par contumace en Italie, en 1993, pour avoir commis ou préparé quatre homicides en 1978 et 1979, crimes dont il s'est toujours proclamé innocent.