segunda-feira, 4 de janeiro de 2016

Ils feront 2016 : Mario Moscatelli, l’écolo des JO de Rio

Claire Gatinois

Pour parler des grands évènements qui marqueront cette année - Euro, Jeux Olympiques de Rio, Coupe Davis, Tour de France... - nous avons décidé de vous présenter ces inconnus qui feront 2016. Une façon de découvrir le sport par les coulisses. Ceci est le premier volet de la série de portraits.

La baie polluée de Guanabara, à Rio de Janeiro, en novembre 2015. Photo: Silvia Izquierdo/AP

Mario Moscatelli a prévenu les athlètes. Avant de disputer les épreuves nautiques des Jeux olympiques de Rio, en août 2016, il leur est conseillé de se vacciner contre l’hépatite A.

Ce biologiste de 51 ans a lancé l’alerte à la fin du mois de juillet, après la divulgation des résultats d’analyse de l’eau de la baie de Guanabara, demandée par l’agence Associated Press, qui n’a pas semblé émouvoir les autorités brésiliennes. « Quand le Brésil a décidé d’accueillir les Jeux, il avait parfaitement connaissance de la gravité du problème environnemental. Les autorités n’ont jamais eu l’intention de nettoyer la baie de Guanabara. Elles mentent », déclare-t-il.

Voilà plus de vingt ans qu’il dénonce l’état de dépotoir de ce qui ressemblait autrefois à un paradis sur terre. Vingt ans qu’il tente de sauver l’écosystème de ce qu’il qualifie d’égout à ciel ouvert. Ce matin de la mi-décembre, il a encore navigué dans la baie au milieu des détritus : sacs en plastique, appareils électroménagers, canapés… « Les Jeux étaient une opportunité formidable de faire quelque chose. Mais les autorités brésiliennes ont promis, promis, pour gagner les JO, et depuis, rien. (…) Je suis révolté, indigné. »

Menaces de mort
Plus de 10 milliards de reais (environ 2,4 milliards d’euros) ont été dépensés depuis 1994 pour la baie. Entre les soupçons de détournement de fonds, les malfaçons et le manque d’entretien des infrastructures, l’argent semble avoir été jeté par les fenêtres. Mario Moscatelli, fils d’immigrés italiens, né à Copacabana, n’a pas peur d’accuser l’incurie de l’Etat, l’inconséquence des Brésiliens et la nonchalance du Comité international olympique (CIO), qui préfère « fermer les yeux ».

La défense de l’environnement, il le sait, est un sport de combat. Quatre fois déjà, il a été menacé de mort. Comme en 1989. Mario Moscatelli, alors jeune biologiste prometteur, était à la tête du département de contrôle de l’environnement de la mairie d’Angra dos Reis, ville de l’ouest de l’Etat de Rio.

Un projet immobilier menaçait la mangrove de ce petit éden, il l’a interdit. Un samedi, il reçoit cet étrange coup de fil : « Si tu retournes à Angra. On te tuera. » Moscatelli n’a pas cédé. Le projet immobilier ne s’est pas fait.

Celui que le journal Globo qualifie de « parrain des oiseaux et des crabes, et de leur mangrove » est pourtant saisi de découragement face à la passivité de la société brésilienne. II enrage contre le gouvernement, qui prétend défendre l’environnement lors des sommets internationaux. « Le problème, ce n’est pas le manque de moyen. C’est un manque d’éducation », assure-t-il. 
Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante), Journaliste au Monde, 4-1-2016

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