Michel Onfray
Macron veut deux choses qui
n’en font qu’une : travailler à l’effacement de la France, pays dont il
est, hélas, le Président, en même temps qu’œuvrer à la puissance de l’État
maastrichien. Le premier projet prépare le second. Macron proclame à la face du
monde : la France n’a pas de culture, la France a perpétré un crime contre
l’humanité en Algérie, la France n’est pas une nation telle qu’Ernest Renan la
définit, à savoir « un plébiscite de tous les jours », mais une
start-up nation selon le catéchisme de George Soros, la France est un pays de
Gaulois réfractaires qui se refuse à la nécessaire révolution, c’est le titre
de son livre programmatique, autrement dit : à la nécessaire
« modernisation » – lire : à la nécessaire paupérisation
générée par le marché.
La France est donc à
déconstruire. Ce projet se trouve magnifiquement exposé pour les nuls dans une
scénographique de type soviétique comme la cérémonie d’ouverture des Jeux
olympiques de 2024. Ce fut le spectacle illustratif de l’idéologie européiste
montré au monde entier.
En quoi consiste-t-il ? Célébration de la décapitation d’une femme, Marie-Antoinette, sous prétexte d’abolition des privilèges et d’égalitarisme ; éloge du triolisme civilisationnel en lieu et place de la famille traditionnelle, celle de la bourgeoise monogame ; déchristianisation, via une parodie de la Cène qui expose ses nouveaux héros : des transsexuels et des travestis mimant des caricatures de filles sexuellement objectivées ; un homme blanc toléré, pourvu qu’il apparaisse en obèse orgiaque peinturluré en bleu (la couleur des compteurs électriques de jadis) ; un metteur en scène blasphémateur héroïque, pourvu qu’il s’agisse de Jésus, qui épargne bien sûr courageusement Mahomet. Peine de mort pour les adversaires transformés en ennemis, partouze et inversion sexuelle contre la famille, blasphème déchristianisateur doublé d’une célébration du patriarcat musulman, puisque la dernière image de tout cela est un gros plan à destination de milliards de téléspectateurs d’une sportive néerlandaise d’origine éthiopienne voilée qui a couru et gagné le marathon sans voile, voilà le nouveau projet civilisationnel, la Nouvelle France de Mélenchon, mais qui clôt la cérémonie avec son voile ! Il était difficile de mettre en scène la constitutionnalisation de l’avortement, mais tout dans ce spectacle morbide, y compris le squelette de cheval d’un cavalier de l’Apocalypse chevauché par un sac d’os, affirmait les valeurs de l’Europe maastrichienne : décapiter, détruire, casser, salir, moquer, blasphémer, se soumettre au patriarcat et à la phallocratie célébrés par l’islamo-gauchisme français ! Pareil holocauste était offert à ceux qui, cimeterre à la main, se réjouissent de ce travail nihiliste que les nouveaux collaborateurs permettent d’accélérer.
Macron aimerait que les
Français n’aient qu’une seule tête afin de pouvoir la couper plus facilement
pour l’offrir à la présidente de l’Europe maastrichienne. Le cri de cet homme,
en France, est : « Viva la muerte ! » Il croit pouvoir
bâtir une civilisation en faisant de l’avortement (sur lequel personne ne veut
revenir en France, moi le premier…) un marqueur civilisationnel dans un pays où
il est libre, gratuit, promu par de vastes campagnes de promotion étatique, et
remboursé par la Sécurité sociale. La pilule du lendemain gratuite permet même
d’ajouter à l’arsenal abortif.
Les plannings familiaux ne
sont, fort heureusement, menacés par personne. Pourquoi dès lors faire de
l’avortement, sorti plus que de raison de la route tracée par Simone Veil, un
marqueur civilisationnel ? sinon pour inviter à affaiblir la France par
l’arme démographique.
Car Simone Veil a clairement
dit que l’avortement ne saurait être une fierté, encore moins un marqueur
civilisationnel ! Dans sa magnifique prise de parole à la tribune de
l’Assemblée nationale, elle dit : « L’avortement doit rester l'exception,
l'ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans
qu'il perde ce caractère d'exception, sans que la société paraisse
l'encourager ? » Puis : « Aucune femme ne recourt de gaieté
de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. (…) C'est toujours un
drame et cela restera toujours un drame. (…). C'est pourquoi, si le projet qui
vous est présenté tient compte de la situation de fait existante, s'il admet la
possibilité d'une interruption de grossesse, c'est pour la contrôler et, autant
que possible, en dissuader la femme. » Enfin : « Personne n'a
jamais contesté, et le ministre de la Santé moins que quiconque, que
l'avortement soit un échec quand il n'est pas un drame. » Elle concluait
son discours d’anthologie en affirmant : « Je ne suis pas de ceux et
de celles qui redoutent l'avenir. »
Pourtant, l’avenir, elle l’a
connu à la fin de sa vie, c’est celui qui la fit sortir dans la rue aux côtés
des tenants d’une ligne humaniste en matière de filiation. Elle fut alors
traitée de vieille femme n’ayant plus toute sa tête alors qu’elle avait, plus
que d’autres, gardé toute sa tête. Le temps où l’avortement comme exception,
comme dernier recours dans des situations désespérées, comme drame contre
lequel il faut tout faire pour qu’il disparaisse sous l’effet de politiques
préventives et militantes en faveur de la contraception qui empêche qu’on en
arrive aux situations dramatiques que Simone Veil assimile à l’échec, ce
temps-là a laissé place à un temps nouveau où l’avortement est devenu fierté
nationale, superbe civilisationnelle, signature de la déconstruction, marqueur
nihiliste.
Ainsi, le 8 mars 2024,
Emmanuel Macron a fait inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution
lors d’une cérémonie solennelle avec création de sceaux. Personne en France n’a
remis en cause le droit à l’avortement depuis la loi Veil. Personne. Jamais
personne. Aucun parti. Aucun chef de parti. Mais le chef de l’État en a fait un
symbole progressiste : la destruction de fœtus est
devenue le marqueur de la nouvelle civilisation !
On a peu dit que dans la nuit
du 31 juillet au 1er août 2020, dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, les députés socialistes, macroniens,
communistes, écologistes, mélenchoniens,
une majorité de Républicains
et de centristes ont voté une loi qui, pour des raisons
psychosociales, autorisait l’avortement d’un fœtus jusqu’à … neuf mois d’existence ! Le
Sénat, dans sa sagesse, n’a pas voté le texte. Il a donc été abandonné. Quand
sera-t-il repris ?
Les députés européens réunis
en séance plénière le 7 juillet 2022 avaient manifesté le souhait que le droit
à l’avortement soit inscrit dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union
européenne. Jadis, la civilisation judéo-chrétienne construisait des
cathédrales. Aujourd’hui, la civilisation maastrichienne porte au pinacle la
canule qui permet l’aspiration du fœtus et la poubelle dans laquelle on jette
les déchets humains issus de l’aspiration abortive. Mort aux plus faibles… La
gauche applaudit à ce projet comme un seul homme ! Qu’en auraient pensé
Jaurès et Blum ? Aldous Huxley aurait aimé ce monde-là. Le
Meilleur des mondes est en effet le bréviaire de ces prétendus
progressistes autoproclamés qui président aux destinées de l’Europe
maastrichienne : eugénisme qui exclut les faibles ; location d’utérus via des contrats vétérinaires et léonins en faveur
des acheteurs d’enfants ;
production d’enfants hors logiques familiales,
sans relations sexuelles et affectives, dans des laboratoires où s’effectuent des ectogenèses en série ;
marchandisation des corps ;
fabrication, prétendument écologique,
écoresponsable, économe de
la souffrance animale, de viandes cellulaires consommables par déclenchement en
laboratoire de tumeurs de type cancéreux à manger qui abolit la paysannerie
virgilienne ; diffusion du
trouble dans le genre afin de fabriquer des femmes à pénis et des hommes à vagins, sinon
des êtres asexués ; propagande scolaire dès le plus jeune âge afin de généraliser et d’accélérer ce nihilisme des corps ; banalisation de l’usage des drogues, le soma chez Huxley, pour obtenir la
soumission dont le 1984 d’Orwell montrait qu’elle était (aussi) obtenue par la force et
la violence ;
criminalisation de toute opposition, de toute pensée
dissidente, de toute analyse critique, etc. Voilà le
projet civilisationnel de l’Europe de Maastricht qui définit un « totalitarisme courtois (3) ». Emmanuel Macron se veut le maréchal de
ce combat-là, en France, puis en Europe, afin d’être le bon élève du
futur gouvernement mondial.
Titre et Texte: Michel Onfray, dans l’Édito de Front Populaire, nº 21, juin-juillet-août
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