Virginie Jacoberger-Lavoué
En tournée en Amérique latine, le ministre
des Affaires étrangères s’est soumis à une visite au pas de charge avant sa
rencontre prévue avec le président Jair Bolsonaro.
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Jean-Yves Le Drian et le Ministre
des relations extérieures du Brésil, Ernesto Araújo. Photo: Eraldo
Peres/AP/SIPA
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Le Brésil changera-t-il son
rang ? En 2018, la France a vendu pour 9,1 milliards d’euros d’armes et le
Brésil arrive en cinquième position de ses acheteurs grâce au contrat des
sous-marins d’attaque Scorpène signé en 2009 dans le prolongement des contrats
France-Brésil signés en 2008 portant sur l’achat, avec transfert de
technologie, de 50 hélicoptères militaires de transport EC-725 (Caracal) et la
construction d’un sous-marin à propulsion nucléaire, totalisant plus de 6
milliards d’euros.
«
Agir sur le partenariat stratégique avec le Brésil »
En tournée en Amérique latine,
le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian a entrepris au Brésil un
marathon. À son arrivée le 28 juillet après une visite officielle au Chili, le
ministre a embarqué à bord d’un Caracal pour rejoindre la base navale d’Iaguai,
projet majeur de la coopération France-Brésil en termes de défense.
Sa venue a officiellement pour
enjeu d’« agir sur le partenariat stratégique avec le Brésil »,
indique le Quai d’Orsay, dans un contexte particulier des décisions sur
l’Accord de Paris pour le climat remises en question à plusieurs reprises par
le gouvernement Bolsonaro. Sur cette question, Jean-Yves Le Drian a rencontré
des membres de la société civile ; abordant le changement climatique et la
protection de l’environnement dans le cadre des Accords de Paris et de la COP25
; avant même sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères Ernesto
Araujo qu’il avait rencontré précédemment le 24 mai. Ils avaient alors déjà
évoqué « la richesse de la relation bilatérale » et
l’importance du « partenariat stratégique » qui unit les deux
pays depuis 2006 ; dialoguant longuement sur les perspectives
d’approfondissement « en matière économique et culturelle »
ainsi que « la coopération en matière de défense ».
Le
Brésil premier partenaire commercial d’Amérique latine de la France
Lors de son passage à Rio de
Janeiro ce week-end, Jean-Yves Le Drian a confirmé au quotidien Folha, son
souhait de «réaliser une évaluation indépendante et transparente des termes
Mercosul-UE » qui devrait se conclure d’ici à fin 2020, avec toujours
en question « les décisions prévues » par le Brésil sur l’Accord
de Paris sur le climat.
Non seulement le Brésil est de
loin le premier partenaire commercial d’Amérique latine de la France (échanges
commerciaux bilatéraux en hausse de 5,5% en 2018 à de 7,5 milliards d’euros)
mais il est le pays où « la France a investi autant qu’en Chine »
a souligné le 9 juillet le diplomate Luis Fernando Serra qui vient d’être nommé
nouvel ambassadeur du Brésil en France, lors d’un déjeuner à Rio de Janeiro
avec le consul général de France.
La
France voit le Brésil comme une « terre d’avenir »
Pur produit d’Itamaraty, le
quai d’Orsay brésilien qu’il a intégré en 1972, l’ambassadeur brésilien était
précédemment en poste en Corée du Sud (depuis 2016). Il parle parfaitement
français et aurait déjà rencontré nombre de patrons ou représentants des
grandes entreprises françaises implantées au Brésil (Engie, Carrefour, Total…)
avant son entrée en fonction à Paris. Au moins en termes d’investissements, de
défense et d’éducation, la France voit le Brésil tel que l’écrivain Stefan Zweig
l’envisageait, une « terre d’avenir ». En attendant annonces
et contrats…
Titre et Texte: Virginie
Jacoberger-Lavoué, Valeurs Actuelles, 29-7-2019
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Não, o senhor Jean-Yves Le Drian não esteve com o presidente Jair Bolsonaro.
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