Balázs Orbán
Le Hongrois sont généralement
critiques à l’égard des idées étrangères. Les révolutions et les luttes pour la
liberté ne sont jamais menées sous le charme d’idées étrangères, mais dans l’intérêt de faire valor les
príncipes juridiques hongrois et de la constitution hongroise 1.
Essayer des idées nouvelles
venues de l’étranger est une experience pouvant aisément mal tourner. Il suffit
à ce titre de penser à l’Europe occidentale et à la question de l’immigration.
Les hongrois ont compris qu’ils ne pouvaient se permettre le luxe de mener sur
eux-mêmes des expériences mettant leur vie en danger 2.
C’est lá une des clés de la
survie de la nation hongroise depuis des siècles, la stratégie des cinq cents
dernières années ayant consisté en une résistance passive destinée à freiner
l’avancée des grandes puissances.
À cet effet, la meilleure atitude socio-culturelle consiste en une méfiance fondamentale à l’égard des idées nouvelles et en une prise de distance. C’est pourquoi les Hongrois ont toujours modelé les idées occidentales à leur propre image, seules les idées respectant les droits et les traditions des Hongrois, ou contribuant à les respecter, ont pu avoir du succès.
Le meilleur exemple est peut-être celui de la Réforme qui, en plus de prendre une coloration typiquement hongroise, devint l’idée dépositaire de la liberté des Hongrois face aux Habsbourg catholiques pendant l’occupation turque 3.
Copie: JP, 27-6-2024
1 Selon
Mihály Babits, les Hongrois ne se cacterisent pas par l’aspect “citoyen du
monde” typique des peuples germaniques. Selon lui, les Hongrois ne veulent pas
s’affirmer dans le monde, car “[…]’ils ne s’en sentent pas dignes’. Ils
préfèrent fumer la pipe à la Maison et rester sur leur terre, ils préfèrent
leur famille et leur environnement au monde entier et aux grandes actions”.
C’est toujours selon Babits, l’une des raisons pour lesquelles la famille revêt
une si grande importance pour les Hongrois, et pourquoi il existe une longue
tradition de vie familiale dans la littérature hongroise, nottamment dans
l’oeuvre de Sándor Petőfi. “Dans notre pays, le patriotisme repose aussi sur ce
patriotisme local concret, cet amour inteligente du foyer et de la famille. Pas
sur des phrases politiques au prestigie mystique, comme dans d’autres nations…”
Un point de vue similaire a
été exprimé par Lajos Prohászka. Qui avait débattu avec Babits à plusieurs
reprises, et soutenu que “tout comme l’idée
hongroise de la liberté, les luttes hongroises ont un fond métaphysique
différent que les peuples occidenataux ne peuvent pas comprendre car leur
volonté de se battre repose sur des bases métaphysiques differentes” (Prohászka
1941:140).
2 Même
les contes et les mythes hongrois renforcent cette vision du monde. Les herós hongrois,
comme János Vitéz (“Jean le Vaillant”),
ne vont à l’étranger que par necessité, et ils rentrent toujours chez
eux après leurs aventures. Selon Babits, “les êtres vagabonds ne sont pas le
type de la race hongroise. Les Hongrois sont plus agiles et malins que cela:
ils ne parcourent le monde que dans leur
imagination” (Babits 1939b:67).
3 “À partir de la première moitié du XIXe
siècle, le rôle politique et idéologique du protestantisme hongrois a
commencé à se renforcer, culminant avec la création de mythes après la
révolution vaincue et la guerre d’indépendance de 1848-1849. Selon la vision de
l’histoire qui s’est figée dans le demi-siècle qui a suivi le Compromis de
1867, la Réforme est devenue la religion hongroise (par opposition au
catholicisme multinational qui dépendait de Vienne et coopérait avec ele).” (Tamáska
2018: 43.)
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