Sylvie Perez, Les Éditions du Cerf, Paris, octobre 2023, 366 pages.
Le wokisme est né sur les
campus américains. Il a gagné l'Angleterre et le continent européen. Son
berceau deviendra-t-il son tombeau ? L'heure est à la contre-offensive. Et dans
le monde anglo-saxon, la résistance s'organise. Ce livre en dresse la chronique.
Comment contrer la déferlante
woke ? Comment répondre à ses dérives ? Théorie du genre, racialisme,
décolonialisme, transactivisme : le système diversitaire s'impose partout. Le
woke ne voit autour de lui que victimes et bourreaux et, pour réparer le monde,
s'affaire à le pulvériser. Alors des esprits forts refusent de céder aux
pressions et défendent l'égalité des droits. Philosophes, universitaires,
médecins, juristes ou simples citoyens s'attellent à déjouer l'avènement d'un
monde orwellien. Face à la violence de leurs adversaires, ils risquent leur
carrière et leur réputation, mais défendent leurs convictions au milieu du
vacarme. Sylvie Perez est allée à leur rencontre.
Fruit d'un long travail d'enquête, ce livre documente les réponses émergeant de toutes les strates de la société. Par le contournement ou par le choc, par le sérieux ou par l'humour, le combat pour la liberté d'expression est engagé. Et la bataille culturelle fait rage.
La contre-offensive en marche?
Dans son dernier essai, la
journaliste Sylvie Perez décrypte parfaitement la déferlante woke et la
résistance qui s’organise dans le monde anglo-saxon.
J’y suis allé à tâtons, voire franchement à reculons. Encore un livre sur le wokisme, ses dérives, son emprise, son déni du réel, son obscurantisme ; bientôt nous trouverons plus d’ouvrages dans les rayons des librairies traitant de ce thème que de bouquins sur le développement personnel. C’est dire l’enfermement du monde éditorial dans les théories fumeuses. Le wokisme comme le racisme, le cancer, le litre de super à deux euros et la famine, toute personne censée est forcément contre. Idées vaseuses où le pathétique risible concurrence l’inquisition mentale, grand mouvement de déstabilisation et d’intimidation, le wokisme combine tous les travers d’une société végétative qui se déchaîne en se cherchant un nouveau maître à penser.
Le sujet m’ennuie follement.
Je suis hermétique à tout esprit de sérieux qu’il vienne d’outre-Atlantique ou
de nos propres universités. Je n’ai aucune fascination pour le dérèglement et
la déconstruction.
Sylvie Perez n’ergote pas
Seule la permanence de la
beauté m’obsède, qu’elle prenne la forme de Jacqueline Bisset, de l’île de
Batz, d’une AMC Pacer ou d’un roman d’André Hardellet, ma nostalgie me protège
et m’éloigne de mes contemporains. Par avance, je m’en excuse. Je tenais jusqu’à
maintenant, à conserver mordicus mon confort intellectuel, désengagé et
indifférent, loin du bruit des chaînes d’info et de leurs plateaux criards,
adoptant un ersatz de dandysme pas tellement original mais très reposant pour
mes nerfs. J’avais donc cette posture d’étranger aux débats qui agitent les
sphères dites intellectuelles avant de lire En finir avec le wokisme de
Sylvie Perez aux éditions du Cerf.
Elle m’a déniaisé sur un sujet
où beaucoup d’approximations circulent dans les médias, par inculture et
surtout, par manque de travail. D’abord, on juge un livre, peu importe le genre
(essai, pamphlet, nouvelles ou polar) à la qualité de son écriture. Et cet
essai se révèle limpide, fluide sans tomber dans le jargon des penseurs du
dimanche, amusé, enjoué, parfois ricaneur, jamais ratiocineur, il est sacrément
vigoureux.
Sylvie Perez aime les mots,
les formules, les phrases-choc, les envolées, ça mitraille sec ! Le
wokisme, « c’est le mouvement sans le progrès » écrit-elle,
dès son prologue. « Les adeptes du wokisme assimilent le désaccord à
l’offense », poursuit-elle, plus loin. Elle canonne avec la force
tranquille des auteurs qui ont enquêté longuement et qui, en profondeur,
ont sondé ce magma informe où l’ignorance avance sous le visage de l’oukase.
L’effet est jouissif quand elle compile toutes les errances, les outrances, les
bassesses de ce mouvement, les dingueries proférées avec rage sur le sexe, la
race, l’éducation ou l’identité, nous atteignons là, l’acmé du militantisme le
plus déshonorant et de la pathologie victimaire.
La résistance encore une
fois à Londres
Précise, la journaliste l’est
par la multiplication d’exemples concrets sur les dérives en cascade d’un
système qui a perdu la tête, de l’interview virale de Jordan Peterson en 2018 à
la télévision britannique aux ravages de la cancel culture mis à jour par le
Manifeste des 153 paru dans le Harper’s Magazine en 2020 qui
s’alarmait déjà du climat d’intolérance. Désormais, la liberté d’expression
semble prendre sa revanche. Elle n’aurait pas abdiqué.
Par petites touches,
minuscules coups de piolet, elle commence à fissurer le grand mur du
« n’importe quoi » où toutes les exagérations verbales et doctrinales
étaient assénées avec la certitude des fraîchement convertis. La journaliste
nous informe des bouleversements qui traversent actuellement la société
anglo-saxonne. Elle possède un coup d’avance sur ses confrères.
Elle nous annonce même une
nouvelle vague. La contre-offensive a déjà commencé. La résistance s’organise.
« Les Anglo-Saxons, forts de leur expérience du wokisme, ont élaboré un
modus operandi pour juguler une influence néo-progressiste devenue folle. Chez
eux, la contre-offensive aborde sa troisième phase. Après avoir identifié le
phénomène en cours, il a fallu le comprendre, pour enfin le combattre. Ainsi
apparaissent maintenant, outre-Atlantique, de véritables politiques anti-wokes
qui détricotent le système diversitaire avec ses commissions et entités de
surveillance anti-démocratiques. Là-bas, passé la séquence théorique, on aborde
la pratique : résoudre le problème ». Le voyage en absurdie
arriverait-il à son terminus ?
Thomas Morales, CAUSEUR,
29 octobre 2023
👏👏👏👏👏
Front Populaire
A ler
Le Nouveau Conservateur
Les nouveaux inquisiteurs – L’enquête d’une infiltrée en terres wokes
Cristiano Ronaldo – As histórias que faltavam
Identidade e Família – Entre a consistência da tradição e as exigências da modernidade
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