quarta-feira, 17 de novembro de 2010

"Secourir l'Irlande ne suffira peut-être pas"

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, étaient à Bruxelles avec l'ensemble des ministres des finances de la zone euro mardi. AP/Geert Vanden Wijngaert

Marion Sollety
Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, étaient à Bruxelles avec l'ensemble des ministres des finances de la zone euro mardi. AP/Geert Vanden Wijngaert
Défaillance, risques de contagion…  La situation de l'Irlande, sous pression pour accepter une aide financière de l'Europe, menace de faire tache d'huile dans la zone euro. Comme le résume le Guardian, "il n'y a que des mauvaises nouvelles" dans ce dossier. Pour les chroniqueurs européens, la situation actuelle reflète les lacunes de l'intégration économique à l'européenne.
Pressions d'un côté, réticences de l'autre, déclarations venues de différents niveaux, le quotidien économique allemand Handelsblatt souligne la "cacophonie" qui règne dans la zone euro. Pour l'économiste et chroniqueur du Financial Times Gavyn Davies, celle-ci "est minée par la contradiction qu'il y a à vouloir opérer une union monétaire sans l'accompagner d'une union fiscale". Selon lui, ce problème ne peut être résolu que s'il existe "un vrai partage du fardeau au sein de la zone euro, ainsi que des normes régulatoires et budgétaires qui empêchent cette situation de se reproduire".

Le quotidien espagnol El Pais revient également sur cette "schizophrénie" européenne. Pour le journal, il est possible de "vivre avec cette contradiction" en dehors des périodes de crise, mais "elle s'avère dangereuse lorsqu'une récession ou un changement de direction des flux de capitaux exacerbe les différences entre les territoires qui partagent la même politique monétaire". Un constat partagé par le New York Times, qui explique que "les pays solides et les pays fragiles qui utilisent la même monnaie prennent des trajectoires différentes".
LES MÉCANISMES DE SOUTIEN EN QUESTION
Le Times souligne le caractère inquiétant de la situation actuelle, qui, "bien que présentant des différences notables, rappelle étrangement ce qui s'est passé en Grèce il y a des mois". Mais, avertit le quotidien britannique, "avec des conditions économiques qui se détériorent, secourir l'Irlande ne suffira peut-être pas cette fois-ci".Pour l'économiste Nouriel Roubini, qui signe une tribune (édition abonnés) dans le Financial Times, si l'Europe opte pour une aide financière d'urgence, c'est avant tout parce que Bruxelles craint une contagion d'ordre systémique. Selon lui, l'UE pourra s'en sortir par des mesures de sauvetage temporaires pour l'Irlande, et éventuellement pour le Portugal, mais cette approche pose problème à long terme. Selon l'économiste, la crise actuelle montre que "prendre les pertes des banques du secteur privé dans les comptes publics peut mener les gouvernements à l'insolvabilité". Il est donc, selon lui, nécessaire pour l'Europe de s'interroger sur les processus de restructuration utilisés actuellement.
Le Wall Street Journal va plus loin, en affirmant que "le vrai problème de la zone euro aujourd'hui n'est pas la contagion. C'est la solvabilité". Pour le quotidien économique, l'annonce de la mise en place de mécanismes de soutien européens était censée calmer les marchés, mais "comme le prouve l'évolution du cours des bons irlandais et portuguais, ça n'a pas marché, et ce parce que [ces mesures] ne traitent pas du problème des dépenses excessives et de la croissance en berne qui sont au cœur du problème de dette de l'Europe". Lapidaire, le journal affirme : "Forcer l'Irlande à accepter un plan de sauvetage ne sauvera pas la monnaie [européenne]."
Marion Solletty, Le Monde, 17-11-2010

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