Alain Finkielkraut, Gallimard, Paris, février 2024, 224 pages.
Walter Benjamin collectionnait
amoureusement les citations. Dans la magnifique étude qu’elle lui a consacrée,
Hannah Arendt compare ce penseur inclassable à un pêcheur de perles qui va au
fond des mers « pour en arracher le riche et l’étrange ».
Subjugué par cette image, je
me suis plongé dans les carnets de citations que j’accumule pieusement depuis
plusieurs décennies. J’ai tiré de ce vagabondage les phrases qui me font signe,
qui m’ouvrent la voie, qui désentravent mon intelligence de la vie et du
monde.
Arendt, Kundera, Levinas, mais
aussi Valéry, Canetti, Tocqueville, Nietzsche, Thomas Mann, Virginia Woolf ont
été quelques-uns de mes guides. Dans leur sillage, j’ai essayé de penser à
nouveaux frais l’expérience de l’amour, la mort, les avatars de la civilité, le
destin de l’Europe, la fragilité de l’humour, le monde comme il va et surtout
comme il ne va pas.
A.F.
Et c'est dommage, parce que c'est un livre courageux, dont l'auteur ne craint pas de prendre des coups.
Qu'on en juge: il prend la défense d'Israël (sans soutenir pour autant Netanhyahou ) de Renaud Camus, de la culture classique, condamne l'idéologie du genre, le wokisme, l'idéologie de la décroissance, le néo-féminisme et les excès de metoo#, les humoristes à gage, comme on dit tueurs à gage, des radios de service public(*), s'inquiète de la progression de l'islamisme, et dit encore bien d'autres choses encore, dont il parle mieux que je ne saurais le faire; je ne le paraphraserai donc pas.
Mais hélas, cela a été beaucoup dit ces temps-ci et la bête n'a pas reculé.
D'ailleurs ses défenseurs multiplient les anathèmes, le dernier dans l'édition numérique de l'Obs de ce jour, qui qualifie le livre de "pot-pourri de toutes les idées les plus réacs, ce qui n'est guère aimable, mais reste encore poli; tout le monde n'a pas ces délicatesses à l'égard de nous autres, pauvres réacs.
Parce que c'est à nous que ce livre fera encore le plus de bien; il ne nous convaincra pas, nous le sommes déjà, mais il nous réconfortera en nous permettant de nous sentir un instant moins seuls ; nous en avons besoin, puisque l'écrivaine franco-camerounaise Léonora Miano, dont Finkielkraut rapporte les propos, nous prévient charitablement de notre disparition en tant que peuple et en temps qu'individus, je cite :
« Vous avez peur d'être minoritaires culturellement, n'ayez pas peur de
quelque chose qui va se passer, l'Europe va muter. Cette mutation peut être
effrayante pour certains, mais ils ne seront pas là pour voir
l'aboutissement. » Il est charmant de se voir ainsi opposer à titre
d'argument sa propre finitude.
Selon Calderon, le pire n'est pas toujours certain; acceptons-en
l'augure, et
concluons sur cette note optimiste. Si l'on peut dire....
(*) l'expression est de moi, je ne le précise pas pour m'en vanter, mais pour
ne pas attirer sur la tête de l'auteur des foudres supplémentaires.
Blok, 6
février 2024 ★★★★★
Entièrement d’accord avec le
commentaire de Blok.
J’ai beaucoup aimé.
👏👏👏👏👏
Anteriores:éléments – pour la cilisation européenne
A ler
Le Totalitarisme sans le goulag
Frontières
Os Pensadores – Baruch de Espinosa
God bless America
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