Cyril de Beketch et Virginie
Jacoberger-Lavoué
Mensonge sur le commencement
de la pandémie en 2019 et gros « bobard » sur le nombre de décès.
Retour sur la propagande de Pékin qui s’est propagée en même temps que le
coronavirus, avec la complaisance de l’OMS. En dissimulant pendant plusieurs
semaines la réalité, la Chine a une forte responsabilité dans la dramatique
crise sanitaire mondiale.
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Un agent de sécurité chinois,
armé d'un pistolet thermique, vérifie la température des clients à l'entrée
d'un magasin de Shanghai. Photo © Hector RETAMAL / AFP |
La Chine a caché le commencent
de l’épidémie dans la ville de Wuhan en décembre 2019. Elle n’a pas dit toute
la vérité sur le nombre de décès par Covid-19, comme l’attestent les récentes
images des restitutions des urnes funéraires aux familles de cette mégapole de
11 millions d’habitants… le bilan des morts serait ainsi effroyable et pourrait
grimper à 40 000 contre 3304 décès selon les statistiques officielles. Ce
ne sont pas les seuls mensonges du régime chinois qui a orchestré depuis le
début de l’épidémie en Chine, une propagande d’Etat (mensonge sur la
contamination, la dangerosité du virus…) pour laquelle l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) a fait preuve de complaisance.
« Notre préoccupation,
c’est le manque de personnel hautement qualifié et la pénurie de matériel, nous
avons doublé nos lits de réanimation ces derniers jours mais est-ce que cela
suffira face au pic qui n’arrivera que dans plusieurs jours ? Notre
urgence c’est de pouvoir suivre… avec enfin la livraison de masques médicaux,
de matériel de protection, de ventilateurs… le premier « pont
aérien » est arrivé ce dimanche soir à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle.
Donc si vous voulez mon point de vue, la Chine nous a très certainement baladé
avec ses bobards mais ce n’est pas le moment de se fâcher avec notre principal
fournisseur de masques, de matériel médical, de médicaments », nous
répondait en s’énervant, dimanche 29 mars au soir, un chef de service d’un
hôpital parisien, souhaitant témoigner anonymement.
On le comprend : nombre de
services en première ligne dans le traitement des cas graves de Covid-19, dont
ceux de réanimation, sont ces jours-ci déjà dans une situation alarmante, au
seuil de la saturation. Les jours prochains semblent promis à un cataclysme et
pour faire face la France a commandé un milliard de masques, principalement
fabriqués en Chine qui est aussi la superpuissance des molécules de nos médicaments.
Tout ceci n’exclut cependant pas d’ausculter la longue marche des mensonges de
Pékin.
Au premier jour du mensonge chinois
Le premier mensonge de la
Chine a été d’évoquer un virus dont la contagion n’était pas d’humain à humain
mais alimentaire ; façon d’éviter l’affolement de la population. Le virus
Covid-19 est apparu en décembre 2019 à Wuhan, chef-lieu de la province de
Hubei, son origine probable est dans le marché des animaux sauvages de Huanan
mais la thèse est contestée; certains évoquent aussi en Chine un cas en
novembre 2019. La mégapole de
11 millions d’habitants est seulement en quarantaine totale depuis le 23
janvier. Et celle-ci est devenue moins restrictive ces jours-ci. L’interdiction
de se déplacer sera levée le 8 avril.
Que s’est-il passé avant le
confinement total ? Pékin
annonce (enfin) officiellement le 20 janvier 2020, la contagion d’homme à
homme, pourtant mentionnée par les premiers lanceurs d’alertes médecins dès
décembre 2019. Un mensonge d’Etat entretenu donc pendant des semaines, et sans
doute très coûteux en vies qui auraient peut-être pu être sauvées, dans tous
les pays gagnés par la pandémie.
Pourquoi ce revirement le 20
janvier des autorités chinoises ? Le mensonge ne tient plus. Les services d’urgences sont alors débordés
par l’arrivée massive de patients, ils sont des milliers ; le nombre
des admissions a alors triplé en quelques heures.
La Chine compte-t-elle ses morts ?
Depuis le 23 mars, les images des familles
chinoises récupérant les urnes funéraires à Wuhan, épicentre de l’épidémie
relance les interrogations que suscitent les estimations officielles des décès
du Covid-19 en Chine. Ces jours-ci des dizaines de milliers d’habitants ont été
photographiés alors qu’ils attendaient la remise des urnes funéraires de leurs
défunts. Selon les statistiques officielles 2535 personnes seraient mortes.
Outre les gigantesques files devant les crématoriums, un cliché d’empilement
d’urnes publié par le média financier chinois Caixin (montrant 3500 urnes) et
le témoignage d’un chauffeur de camion gérant une partie de leur transfert,
fait grimper les chiffres : entre quelques 3500 et 5000 urnes auraient été
transférées ainsi en deux jours. En outre l’activité dans les sept
crématoriums de la mégapole laisse augurer un nombre de décès estimé par
plusieurs médias internationaux entre 40 0000 et 58 000.
Suite à cette polémique, le
gouvernement chinois a interdit le 26 mars les rassemblements pour la
restitution des urnes funéraires. Quel est le nombre de morts en Chine ?
On l’ignore. Ce que l’on sait cependant c’est que Pékin a communiqué un
nombre de décès du Covid-19 dans le pays qui n’est absolument pas
crédible.
L’ombre d’un doute
Dès la mi-février, les
soupçons de manipulation de l'information et d'une forte distorsion entre le
nombre de morts annoncé par la Chine et la réalité ont agité la toile. Le 16
février, on a ainsi pu voir sur Twitter, filmées depuis un deux roues, des images
de dizaines de corps abandonnés sur le trottoir dans des sacs mortuaires.
« Cadavres » dont il s'est avéré plus tard qu'ils étaient bien
vivants et n'étaient en fait que des ouvriers dans des sacs de couchage, dans
les rues de Shenzen, à plus de 1 000 km de Wuhan. Ils contournaient ainsi un
système de points pour entrer et sortir de la ville, mis en place par les
autorités pour lutter contre le Covid-19.
Cinq jours plus tôt c'est une terrible vidéo
qui circulait sur les réseaux sociaux. On y découvrait du personnel médical
masqué, en train de placer trois enfants dans un seul et même sac mortuaire
avant de les emporter sur un brancard. Si le décès de ces enfants
semble, selon les commentaires, ne pas être dû au coronavirus, ce film n'en
posa pas moins la question d'une curieuse économie de moyens alors même que le
pays ne reconnaissait que 1000 morts. Les sacs mortuaires manquaient-ils
déjà ?
Le Dr Li
Il s’appelait Dr Li Wenliang,
ophtalmologue à l’hôpital central de Wuhan, il était âgé de 34 ans et est devenu
un héros pour nombre de Chinois. Il a été le premier à lancer de l’apparition
d’un nouveau virus Sras et à s’inquiéter publiquement de la gravité du virus le
30 décembre 2019. Il est décédé de la maladie le 7 février dans son hôpital. Il
fut arrêté et « réprimandé » par la police et contraint de revenir
publiquement sur ses premières déclarations dans une lettre très langue de
bois. Ses compatriotes conscients des pressions exercées, en ont fait un héros.
Son décès a mis le pays en deuil, avec de manière inédite nombre d’appels sur
les réseaux sociaux à plus de liberté d’expression, une palanquée de messages
effacés ou bloqués.
Lanceurs d’alerte et
censures
Plus d’une douzaine de
lanceurs d’alerte chinois sont devenus des fantômes ; ils ont disparu des radars
et Pékin ne s’embarrasse pas de revenir sur leur sort. A ceci s’ajoute le
nombre spectaculaire de comptes ou messageries WeChat (messagerie chinoise)
bloqués sur les réseaux sociaux (dont Weibo, le Twitter chinois aux plus de 530
millions d’utilisateurs) que certaines sources évaluent à plus de 10
millions !
Pendant le confinement imposé en Chine, les
abonnements aux téléphones mobiles se seraient effondrés. Pour quelle
raison ? Juste parce que les habitants confinés se rabattaient sur leur
téléphone fixe. On peut en douter quand les chiffres grimpent à 21
millions d’abonnements mobiles interrompus, dont 8 millions de perte
d’abonnements depuis décembre chez China Mobile (premier recul d’abonnés depuis
2000).
Parmi les lanceurs d’alerte
figurent principalement les médecins et journalistes. Le cas du Dr Ai Fen,
jeune femme chef du service des urgences de l’hôpital où travaillait le Dr Li,
a suscité beaucoup d’émoi. Son témoignage publié dans un support détenu
par « le quotidien du peuple » a été rapidement censuré le 10 mars,
jour de la visite du président Xi Jinping à Wuhan. Sa publication a disparu
mais son texte a été largement diffusé par messagerie privée en Chine. C’est
cette urgentiste qui aurait la première, diffusé le rapport médical d’une
patiente atteinte d’un nouveau Sras ; il date du 16 décembre 2019.
Le rapport médical du 16
décembre 2019
Contrairement à ce
qu’indiqueront les autorités chinoises, le rapport ne fait état d’aucune
contamination alimentaire, il évoque d’emblée un coronavirus de type Sras,
transmissible d’homme à homme par de simple goulettes émanant des sécrétions
pulmonaires des premiers patients traités. Les termes de « pneumonie
atypique » et de virus « fortement contagieux » sont mentionnés
dans les échanges entre professionnels. Sept médecins sont arrêtés. La censure
sur les réseaux sociaux aurait été très organisée dès le 30 ou 31
décembre : il suffisait alors d’écrire «cas de pneumonie
inconnue », « marché de fruits de mer de Wuhan » pour voir sa
prose censurée.
Dr Ai n’aurait pas été arrêtée
par la police mais elle a été convoquée et surveillée par sa direction à partir
du moment où elle tenta d’alerter et de mobiliser tout le service de maladies
infectieuses de son hôpital. Elle regretterait aujourd’hui de n’avoir pas
alertée davantage de personnes, passant outre les réprimandes de sa direction.
Elle compte parmi les morts plusieurs de ses collègues soignants. Dr Ai
n’en reste pas moins dans les mémoires le premier médecin qui a identifié le
virus et a transmis une information cruciale - à notre connaissance
relayée par Dr Li - étouffée par le régime chinois.
Et les journalistes ? Les voix qui
s’élèvent sont aussitôt désignées comme « activistes ». Fang Bin et
Chen Giushi font partie des journalistes arrêtés pour avoir dénoncé la mauvaise
gestion de la crise sanitaire par le gouvernement chinois.
Les études tronquées
Tous les scientifiques n’ont pas pris les
informations de la Chine pour argent comptant. Toutefois le nombre
d’études dites « sérieuses » qui ont pris pour base de leur
modélisation, les chiffres et cas de patients livrés par la Chine,
interroge. « Les scientifiques croient en la bonne foi de
leur communauté ; ce manque de recul est sidérant. Sous prétexte que leurs
collègues sont excellents, les données communiquées forcément sous le contrôle
de Pékin ont été prises comme parole d’évangile », remarque un
politologue d’Oxford qui rappelle qu’aucun expert en géopolitique ou économie,
n’a été aussi crédule avec la Chine.
Mais nombre d’études
scientifiques sérieuses ont opté pour une modélisation sur Wuhan qui a pris en
compte le déplacement de la population grâce à des données de localisation (via
Internet) ; soit des estimations de cas avérés de cette simulation croisé
aux chiffres Covid-19 communiqués par les autorités chinoises.
« La transmission
auto-entretenue entre humains du nouveau coronavirus Covid-19 (précédemment
dénommé 2019-nCoV) est la seule explication plausible à l’ampleur de l’épidémie
à Wuhan. Selon les estimations, chaque personne infectée a transmis le virus à
2,6 individus (marge d’incertitude de 1,5-3,5) jusqu’au
18 janvier 2020, sur la base d’une analyse combinant nos estimations
antérieures sur l'ampleur de l’épidémie à Wuhan à une modélisation informatique
de ses éventuelles trajectoires. Cela signifie que les mesures de contrôle
doivent bloquer bien plus de 60 % des transmissions pour pouvoir
efficacement contenir l’épidémie », relève dans son rapport du 22
janvier 2020 l’Imperial College London. A cette date, nombre d’Etats dont
la France auraient dû se mobiliser davantage, prendre des mesures, veiller aux
stockages du matériel de protection, anticiper le nombre de lits de réanimation,
le manque de ventilateurs….
Mais la Chine a elle-même pris
ses premières mesures terriblement tardivement, le 23 janvier 2020. Une
intervention trois semaines plus tôt aurait permis de diminuer le nombre de cas
de 95%, selon des simulations scientifiques. Une intervention avec plus d’anticipation et moins de simulations aurait
aussi pu modifier la flambée de la pandémie. Ces ombres chinoises seront
de lourds fantômes lorsque le temps sera venu de faire des comptes et de
réfléchir aux responsabilités de chacun.
A noter que mi-janvier, nos
autorités pouvaient difficilement ignorer que les chiffres de contamination
transmis par la Chine étaient sous-estimés. Dès le 25 janvier, la revue The
Lancet, rapporte que le nombre de patients Covid-19 à Wuhan pourrait être
de « 75 800 » et non de « 97 000 » selon les statistiques
officielles chinoises.
L’OMS, la muette face
à Pékin
Déjà mise en cause pour sa
tardive alerte lors de l’apparition d’Ebola, l’Organisation mondiale de la
santé (OMS) est sur la sellette. Elle a été informée tôt d’un cas de pneumonie inconnue ; dès le 31
décembre son bureau en Chine l’a mentionné. Elle entame une surveillance et
publie un rapport le 5 janvier. Le 22 janvier, un comité d’urgence se
tient mais l’OMS attendra le 30 janvier pour évoquer l’urgence sanitaire, sans
guidance claire pour les Etats, et ne déclarera que le 11 mars l’épidémie de
Covid-19, de pandémie. Ce
n’est pas tout, l’agence onusienne a rendu un rapport fortement complaisant à
l’égard de Pékin.
Le chef de l’OMS à Wuhan, Bruce Aylward a tenu
des propos dignes d’un dignitaire du PCC sur l’action exemplaire de la Chine
pour contenir le Covid-19. L’OMS n’a par ailleurs pas fait été du manque de
transparence de pékin, ni remis en cause son retard qui a des conséquences sur
la propagation du Covid-19 dans le pays ainsi qu’ailleurs dans le monde. La
crédibilité de l’OMS est fortement entachée.
Le faux degré de
contamination
On attend toujours un rapport de l’OMS qui
ferait enfin la lumière sur le faux degré de contagion, communiqué par
Pékin ! La Chine a menti sur le taux de degré de contagion ainsi
que sur l’âge des patients.
Fermeture des arches
d’animaux sauvages et fausse promesse chinoise
Depuis la fin février des
scientifiques chinois contestent l’origine du Covid-19 sur le marché de Huanan
à Wuhan. La Chine a cependant décidé d’interdire le commerce et la consommation
d’animaux sauvages (à l’origine du Sras en 2003) le 24 février. Cette
interdiction existe en Chine depuis l’épidémie de Sras mais elle n’a jamais été
respectée. La communauté scientifique comptait sur l’action plus ferme des
autorités chinoises. Problème, le commerce d’animaux sauvages aurait déjà
repris de sa vigueur ces jours-ci !
Nouvelle rumeur, « pas
d’immunité » ?
En Chine, Global Times est la
voix de Pékin, un quotidien nationaliste. Le média qui distille quelques
révélations est un média d’informations à l’origine surtout économique Caixin
mais est-ce une source à 100% fiable ? Comment échappe-t-il à la censure en ayant son siège à Pékin?
A Hong Kong, le South Morming China
Post est un quotidien en anglais qui a longtemps été réputé pour son
indépendance et ses articles ne manquent pas d’argumentation. Mais depuis 2015,
il appartient à Alibaba dont le fondateur Jack Ma, parfois un peu critique
envers les autorités tout en restant très proche du pouvoir, pour lequel il
travaille au moins indirectement définissant lui-même son groupe, sorte
d’Amazon chinois, comme d’abord « entreprise de big data »
comme il l’a expliqué au World Economic Forum (WEF) de Davos. Il y a cinq
ans, le rachat du South Morning China Post avait suscité
de vives protestions à Hong Kong alors que son ancien rédacteur en chef est
décédé dans des circonstances mystérieuses. Nombre d’experts relaient
ses informations parfois argumentées mais parfois aussi dénuées de tout
fondement.
Récemment un article mettait
ainsi en avant la nouvelle problématique de « cas Covid-19 » chinois
guéris ou asymptomatiques qui ne seraient pas immunisés. A moins d’une mutation
du virus ceci est improbable. Est-ce une propagande pour écarter tout nouveau
cas qui mettrait à mal, la nouvelle narrative de Pékin d’une épidémie
contenue ? Ou faut-il s’alarmer d’une mutation du virus ? L’article
ne citait aucun expert et ne faisait référence à aucune étude scientifique.
La Chine veut faire taire
les nouvelles critiques
Pour avoir un aperçu de la
propagande chinoise, il suffit de consulter ces jours-ci le compte Twitter de
l’Ambassade de Chine à Paris : « Les pays asiatiques, dont
la Chine, ont été performants dans leur lutte contre le Covid-19 parce qu’ils
ont le sens de la collectivité et du civisme » ; « Lorsque
l’épidémie a commencé à faire rage partout, c’est à la Chine que le monde
entier a demandé de l’aide et non aux Etats-Unis, 'phare de la
démocratie'...» Une rafale de tweets dans lesquels on perçoit à la
fois la glorification du régime et le courroux de Pékin.
Dès le 15 mars, la Chine a
changé de propagande, elle se veut donneuse de leçons, loue ses méthodes pour
sortir de l’épidémie avec assurance et insistance. Le message de la Chine est
aujourd’hui double depuis le 10 mars, lorsque Xi Jinping s’est rendu pour
la première fois en visite à Wuhan. Pékin soutient qu’elle a la situation sous contrôle et qu’elle est
capable d’aider le monde, et surtout la seule puissance à l’être !
En interne la propagande est aussi celle du
« tout sauf un virus chinois ». Pour Pékin, le virus est sorti
d’un labo de l’Oncle Sam. « Cette thèse fonctionne très bien
dans les esprits, car l’opposition est inexistante », se lamente
une internaute d’origine chinoise installée aux Etats-Unis et qui correspond
avec l’une de ses tantes résidentes à Shanghai. En France, en revanche, dans la
situation de crise que nous traversons, on se passerait volontiers des messages
moralisateurs de l’Ambassade de Chine sur Twitter. Quand le monde endeuillé
retient son souffle, la Chine pourrait aider et se taire.
Titre et Texte: Cyril de Beketch et Virginie
Jacoberger-Lavoué, Valeurs Actuelles, 31-3-2020, 18h53
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