Magali Marc
Les derniers sondages
(Harris, Ipsos Sopra Steria) accordent une avance considérable à Emmanuel
Macron (de 62% à 63%) et placent Marine Le Pen à moins de 40%.
Cette avance de 20 points est
pratiquement impossible à rattraper, donc Macron devrait être élu président.
Voici pourquoi je n’y crois pas.
1. Le nombre d’indécis est à 19% parmi les
répondants, ce qui est considérable (en comparaison 6% se disaient «indécis»
dans les sondages du Brexit qui donnaient pour gagnant le camp du «Remain» par
4 points). Les «refus de répondre» ne sont pas comptabilisés.
2. Seulement 68% des répondants sont sûrs d’aller
voter, ce qui laisse 32% qui pourraient rester chez eux. Or comme les sondages
et les médias s’accordent pour donner Macron largement gagnant, les plus
susceptibles de rester chez eux sont ceux qui voteraient Macron sans
enthousiasme, les tièdes.
3. Les militants d’En Marche se mobilisent pour
éviter le vote abstentionniste qui leur fait si peur. C’est donc qu’ils sont
conscients que la victoire pourrait leur échapper.
4. Parmi les «castors» on remarque BHL qui, avec
d’autres personnalités politiques, veut soutenir Macron afin de «faire barrage»
à MLP. Alain Finkielkraut vient de se joindre aux «castors», estimant que
Marine Le Pen au pouvoir, « plongerait la France dans la ruine, le chaos et la
guerre civile». Ces «castors» adhèrent donc à une campagne de peur qui
pourraient très bien avoir un effet contraire à celui souhaité.
5. Les partis traditionnels, les mêmes qui ont été
balayés lors du premier tour, ont tous décidé de prendre le train «En Marche».
Hollande a appelé à voter Macron, ainsi que Valls, Fillon, etc, bref la plupart
des «has beeen» de la politique française. Ceux qui ne les croient pas vont-ils
les suivre ?
6. Même ceux qui devraient logiquement appuyer MLP
s’abstiennent de le faire ouvertement : Libération cite Éric Zemmour, Ivan
Rioufol, Gilles-William Goldnadel et André Bercoff. Si ces personnes qui n’ont
pas froid aux yeux hésitent à se mouiller en faveur de MLP, imaginez le degré
d’intimidation que ressentent les milliers d’anonymes qui répondent aux
sondages et qui penchent pour Le Pen ou ne veulent pas d’un Macron président.
Conclusion
Christian Rioux, correspondant
à Paris pour Le Devoir, dans sa dernière chronique avant l’élection cite
le point de vue du géographe Christophe Guilluy qui a cartographié «… ces
deux France qui se regardent en chiens de faïence. Celle des nouvelles classes
favorisées, des zones urbaines gentrifiées et de ceux qui profitent de la
mondialisation. Celle des zones périurbaines abandonnées, des anciennes friches
industrielles en déclin et des perdants de la mondialisation»:
« Christophe Guilluy a
rencontré Emmanuel Macron lorsque ce dernier était encore ministre de
l’Économie de François Hollande. ‘Il a reconnu la justesse de mon constat, dit
le géographe. Mais, pour lui, la solution, c’était encore plus de
mondialisation.’ Pour réconcilier la France, croit le chercheur, il faudrait
commencer par faire autre chose que d’insulter les gens et penser au
développement économique des petites villes et des campagnes. Il faudrait aussi
prendre au sérieux la question de l’immigration. «En banlieue parisienne, tous
les élus de gauche disent qu’il faut arrêter les flux migratoires dans leur
commune. Il n’y a pas de débat, 70% des Français sont d’accord là-dessus.»
Pour Guilluy, le pire serait
que ces populations désertent complètement le jeu démocratique et qu’elles se
réfugient dans l’abstention. Alors, on aurait de la violence, dit-il. «
Finalement, il est très sain que Le Pen soit au second tour. Il faut que cette
colère s’exprime quelque part.»
Si, dimanche, Marine Le Pen
recueille entre 35% ou 40% des voix, ce sera un choc, estime Guilluy. « Bien
sûr, on se rassurera en se disant que le fascisme n’est pas passé. Mais sur le
fond, cela voudra dire que la posture morale ne marche plus et que les digues
commencent à céder. Peut-être que Marine Le Pen sera élue en 2022. Peut-être
que ce sera Jean-Luc Mélenchon. Peu importe que ce soit à gauche ou à droite,
on ne pourra plus ignorer ce que dit la moitié de la France.»
(Source: Christian Rioux, Le Devoir)
C’est ma dernière raison
7) Les laissés pour compte de
la mondialisation, ceux que l’immigration dérange et que l’islamisation de la
France inquiète pourraient se mobiliser silencieusement. À mon avis, les
sondages et la classe politique ont échoué à évaluer dans quelle mesure cette
frustration pourrait porter Marine Le Pen à l’Élysée dès 2017.
Je ne sais pas si la
Délégation du Québec à Paris a des chiffres que je n’ai pas vu mais, le Journal
de Montréal publiait le 5 mai dernier un article disant que la Délégation
générale du Québec à Paris (avec sa Déléguée générale, l’ancienne ministre Line
Beauchamp), était déjà à pied d’œuvre afin d’avoir des contacts au sein du
Front national au cas où Marine Le Pen serait élue!
Qui vivra verra !
Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
6-5-2017
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