Driss Ghali
C’est que se dire de gauche,
c’est s’acheter la paix de l’âme et de l’esprit. C’est l’assurance d’avoir
raison tout le temps, c’est la garantie de retrouver à chaque article de presse
et à chaque flash d’information ses opinions confirmées, argumentées et
documentées. C’est la voie royale du lâche et du paresseux. Elle le conduit
vers un univers douillet où il n’a plus besoin de réfléchir. La bien-pensance
est un nirvana.
Demeurent les conséquences des
idées de gauche, têtues comme une roche volcanique qui résiste à l’érosion.
Alors pour ne pas avoir à vivre avec elles, le peuple de gauche a recours à la
mauvaise foi. Une mauvaise foi spontanée, permanente et parfaitement assumée,
telle une seconde peau. Dans le domaine de la sécurité, la mauvaise foi prend
la forme de l’indignation sélective.
Quand Nahel meurt, on
décrète « la fin du monde ». Quand Lola est assassinée, on
regarde ailleurs. Quand Heidi perd une partie de son crâne, on fustige
la police. Quand Enzo est poignardé au cœur par deux migrants pour un motif
futile, on garde le silence. Pour les bien-pensants, l’indignation sélective
est un besoin vital.
Ils ne peuvent pas s’en passer. Autrement, ils ne sauraient se regarder dans une glace. Il en va de leur santé mentale. Soit ils se bercent d’illusions, soit ils deviennent fous. Soit ils se racontent des histoires, soit ils doivent s’agenouiller et demander pardon à la France entière.
Au fils du temps, ce besoin de
se raconter des histoires s’est transformé en une sorte de credo religieux. Les
« neurones » et les réflexes jadis mobilisés par le catholicisme se sont
laissés enrôler par un culte nouveau où l’étranger a toujours raison, et le
Français de souche toujours tort. Le premier est innocent par essence. Le
second doit expier car il a commis le péché originel : il a pollué, il a
collaboré avec les nazis, il a colonisé, il s’est enrichi sur le dos de
l’Afrique, il a maltraité les femmes et les homosexuels.
Dans cette vision du monde, le
Noir et l’Arabe sont victimes d’une violence systémique, orchestrée et
minutieusement exécutée par l’État.
Ne pleurer que sur
l'étranger
Le Français de souche est
victime tout au plus de faits divers, fruits du hasard : il se fait trucider
par manque de bol, pas parce que des étrangers ou des Français de papier qui se
sentent étrangers se déchaînent sur lui et ses biens. Croyance
anti-humaniste et amorale, mais qui a trouvé dans les élites politiques et
intellectuelles de la gauche un clergé dévoué. Son rôle : justifier
l’injustifiable, c’est-à-dire cautionner « scientifiquement »
et « moralement » le fait qu’il y ait des bonnes et des
mauvaises victimes.
Quand Lola est violée,
torturée et assassinée par une immigrée clandestine, Clémentine Autain interdit
toute « récupération politique » et traite « d’épouvantable »
la démarche de l’extrême-droite qui a appelé à une marche blanche. Mais,
lorsque Nahel est abattu par la police, la même Clémentine Autain se précipite
pour appeler à une « grande marche pour la justice » ! Si
Nahel, Heidi et Mohamed avaient été abattus par des trafiquants de drogue, ils seraient d’illustres
inconnus aujourd’hui. Ils auraient subi le même sort que Sihem, tuée par
Mahmoud près de Nîmes en 2023, ou bien encore Shaina, poignardée et brûlée vive
par Omar à Creil en 2022. Toutes les deux sont mortes « pour rien »,
dans le silence assourdissant de la bien-pensance car leur bourreau n’est ni un
policier ni un Français de souche.
Il ne suffit pas d’être
Arabe ou Noir pour être une bonne victime, il faut être utile à la gauche… Quiconque
ose fabriquer un discours politique qui aille à l’encontre des intérêts de la
gauche est taxé de récupération politique. C’est un « salaud »
qui veut gagner des voix sur le dos des morts et des blessés. C’est un « charognard »
qui se nourrit des larmes et des gémissements des familles endeuillées. Vite,
il faut lui couper la parole. On ne l’invite plus sur France Inter !
Drôle d’accusation dans une
époque où tout est politique, à commencer par le bulletin météo (attention, la
Terre se réchauffe) et le lit conjugal (#metoo). Tout est politique mais
seule la gauche a le droit de faire de la politique. Loi non-écrite de la Vᵉ
République.
Lorsqu’un immigré, Oumar N., a
violé une jeune Cherbourgeoise chez elle, la laissant pour morte, le président
du parti socialiste, un grand cardinal de la religion du déni, a publié un
tweet où il avertissait que « se servir d’un acte odieux pour
sous-entendre que les immigrés sont des violeurs est raciste »...
Quand il est mis sous pression
par un journaliste honnête, le clergé progressiste veut bien admettre la
réalité du crime mais pour l’atténuer et le remettre en perspective. Une femme
française a été violée par un étranger en résidence irrégulière ? C’est triste
mais il ne faut pas oublier que la libre circulation est nécessaire à la
construction de l’Europe, donc à l’édification de la Paix. Au nom d’objectifs
brumeux et confus de la sorte, l’on classe les morts et les blessés de souche
dans la catégorie des « déchets de construction ». Aux yeux de
la gauche, les corps broyés de Lola, Enzo et Adrien sont « le prix à
payer » pour édifier des lendemains qui chantent. Des « accidents
de parcours » : ce que la gauche appelle des « faits divers ».
Ce scandale dure depuis
quarante ans. Quarante ans que la gauche a toutes les manettes du système. Ses
hommes et ses valeurs sont au cœur de la fonction publique, de la magistrature
et des médias. Ils forment un être collectif capable de forger l’opinion,
d’écrire les lois qui lui conviennent et de ne pas appliquer celles qui lui
déplaisent. La gauche est une Puissance.
Même battue, elle gouverne.
Même battue, elle impose un discours délétère qui confère une base «
scientifique » et « morale » à la haine qu’entretiennent certains immigrés à
l’égard des Français : colonisation,
racisme, Françafrique, etc.
Les victimes de la racaille
sont aussi et surtout les victimes de la gauche. Sans l’interférence de la
gauche, ces prédateurs auraient dû se trouver au Maghreb ou en Afrique ou bien
en détention en France.
Triste fin pour une idée si
belle et noble que celle d’Égalité et de Fraternité. Victor Hugo, Jules Ferry
et Pierre Mendès-France n’ont jamais été les compagnons de route des voleurs et
des escrocs.
Pourtant, la gauche n’a pas
besoin de ça. Elle a tout pour réussir. Le monopole de
facto qu’elle détient sur la question de la Justice devrait lui
suffire pour se maintenir au pouvoir à la régulière. En choisissant le chemin
de la facilité, elle choisit certainement la voie de la décomposition.
Titre et Texte: Driss Ghali, Livre Noir, nº 1, octobre-novembre-décembre 2023
Nenhum comentário:
Postar um comentário
Não publicamos comentários de anônimos/desconhecidos.
Por favor, se optar por "Anônimo", escreva o seu nome no final do comentário.
Não use CAIXA ALTA, (Não grite!), isto é, não escreva tudo em maiúsculas, escreva normalmente. Obrigado pela sua participação!
Volte sempre!
Abraços./-