Le premier ministre
britannique, David Cameron, devrait être accueilli en héros lundi 12 décembre
par les parlementaires conservateurs à la Chambre des communes, mais devra
s'expliquer auprès des libéraux-démocrates mécontents du veto au traité
européen élaboré la semaine passée à Bruxelles. Le chef du gouvernement doit
s'adresser aux élus de son pays à 16 h 30 pour leur faire un compte rendu du
sommet au cours duquel il a résisté aux pressions de la France et de
l'Allemagne.
"Sur le fond, il va
répéter ce qu'il a déjà dit au cours des deux derniers jours et expliquer
pourquoi il a fait ce qu'il a fait et pourquoi il estime que c'était la chose à
faire", a déclaré un porte-parole du 10 Downing Street. "La
Grande-Bretagne n'est pas membre de la zone euro. Ce dont ils ont débattu était
de savoir comment faire pour s'assurer que l'euro fonctionne, a ajouté ce
porte-parole. Pour ce qui est des autres questions politiques, comme la
défense, la Grande-Bretagne reste tout à fait au centre des choses." La
décision de Cameron de ne pas s'engager dans le nouveau traité européen visant
à renforcer les règles budgétaires s'appliquant aux Etats membres a isolé les
Britanniques au sein des Vingt-Sept.
Elle a également provoqué une
tension dans les relations avec les libéraux-démocrates pro-européens de Nick
Clegg au sein de la coalition gouvernementale issue des élections législatives
de mai 2010. Clegg a reconnu être "amèrement déçu" par le résultat du
sommet de Bruxelles et a jugé que le refus de Cameron constituait une
"mauvaise chose pour la Grande-Bretagne". Malgré son mécontentement,
le chef de file des libéraux-démocrates a tempéré son propos en reconnaissant
qu'une fracture au sein de la coalition serait un "désastre
économique" à un moment où le pays flirte avec la récession.
Le premier ministre d'Ecosse
Alex Salmond a accusé lundi, dans une lettre, David Cameron de ruiner les
intérêts écossais en s'étant s'opposé à un changement de traité à Bruxelles. M.
Salmond, dont le Parti national écossais, avait remporté la majorité absolue au
Parlement écossais, en mai 2011, reproche à David Cameron d'avoir bloqué le
traité vendredi sans en avoir consulté Edimbourg. Il accuse Cameron d'"avoir commis une
bourde en changeant les relations du Royaume-Uni avec l'Union européenne, sans
en avoir référé à ses collègues libéraux-démocrates, sans parler des
gouvernements locaux d'Edimbourg, de Cardiff [pour le pays de Galles] et de
Belfast [pour l'Ulster]".
L'Ecosse, qui est rattachée
depuis trois siècles au Royaume-Uni, dispose de son Parlement et de son
gouvernement depuis 1999 dans le cadre des accords historiques dit de
"dévolution". Alex Salmond accuse le premier ministre britannique de
"diriger maintenant une administration divisée, ayant d'une crédibilité
zéro dans les négociations avec l'UE et où les intérêts de l'Ecosse en sont
profondément affectés".
Titre et Texte: Le Monde (avec
AFP et Reuters), le 12-12-2011
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