segunda-feira, 18 de janeiro de 2021

Prévisions de catastrophe climatique en 2020 : caramba, encore raté !

Benoît Rittaud

À en croire certaines prévisions passées, 2020 devait être une année où la catastrophe climatique se verrait partout sur la planète. Bien évidemment, rappelle Benoît Rittaud, mathématicien et président de l'Association des climato-réalistes, il n'en est rien.


L'année 2020 ayant la particularité de s'exprimer sous la forme d'un nombre rond, cela fait une quarantaine d'années qu'elle constitue un point d'attraction naturel des prédictions climatiques catastrophistes. À présent que la date est derrière nous, tout un tas de prophéties apocalyptiques peuvent donc être confrontées à ce qui s'est effectivement passé. C'est l'exercice auquel Steve Milloy, du site JunkScience.com, a eu la bonne idée de se livrer. Il a notamment exhumé avec le sourire les annonces de 2008 sur la disparition programmée des neiges du Kilimandjaro, ou même de la neige tout court, car celle-ci devait devenir « une chose du passé » , comme la banquise arctique, destinée à se réduire comme peau de chagrin. En 2020, tout devait disparaître ! À voir les données actuelles sur ces points précis, il semble que les dieux du climat aient accordé un sursis conséquent à la glace arctique, au Kilimandjaro — ou même au Massif central, aujourd'hui enneigé comme jamais depuis dix ans.

Milloy rapporte également les propos d'un scientifique de l'agence américaine pour l'environnement qui, en 1986, prédisait une hausse de 60 centimètres du niveau de la mer en Floride (pour 2020, donc). La hausse réelle a été six fois moins élevée. Certes peu connue pour son goût de la modération, l'ONG Greenpeace annonçait de son côté que, en 2020, divers pays insulaires du Pacifique seraient plongés dans le marasme économique à cause du réchauffement climatique. Là encore, on cherchera en vain l'exemple de semblables désolations.

La fin du monde n'a pas eu lieu en 2020. Elle n'aura pas lieu demain non plus, mais rien n'empêche de l'annoncer pour la prochaine année finissant par 0…

Ces annonces catastrophistes ne sont pas le privilège des organisations militantes, on l'a vu. Le très sérieux Guardian rapportait, en 2004, les conclusions sans nuance d'un rapport tout ce qu'il y a de plus sérieux du Pentagone selon lequel pénuries d'eau et d'énergie étaient susceptibles de « plonger la planète dans la guerre » d'ici à 2020. Famines, sécheresse… : les habituels cavaliers de l'apocalypse étaient convoqués, y compris d'ailleurs les maladies, à ceci près que le coupable n'était pas un pangolin du marché traditionnel de Wuhan mais bien le réchauffement climatique. Au sujet des pénuries d'énergie, on ignore si l'état-major de l'armée américaine avait alors imaginé qu'en France une marche forcée vers une “transition énergétique” faite de solaire et d'éolien affaiblirait notre réseau de distribution d'électricité au point de faire redouter des coupures hivernales… Certains désastres sont trop difficiles à prévoir — et pourtant eux se produisent !

Pour revenir aux prévisions (ou promesses) fallacieuses, c'est avec une certaine ironie que Steve Milloy nous fait découvrir, ou plutôt redécouvrir, les grandes proclamations de l'Inde et de la Chine à l'époque de la Cop15 de Copenhague, celle qui, en 2009, constituait (déjà !) le rendez-vous de la dernière chance pour sauver la planète. (Comme on le sait, c'est finalement la Cop21 qui a finalement endossé le rôle avec l'accord de Paris de 2015.) À Copenhague, donc, “pour la première fois”, les pays en développement proposaient d'agir de leur côté en limitant la hausse de leurs émissions de CO2. La Chine annonçait pour 2020 une réduction de 40 à 45 % de ses émissions par rapport à l'augmentation alors prévue depuis 2005. Résultat : ses émissions réelles depuis 2005 ont augmenté de 85 %. De son côté, l'Inde, qui s'engageait sur un ralentissement de 20 à 25 % de la croissance de ses émissions, les a accrues de 150 %. Telle est la magie permise par les chiffres de “réduction de l'augmentation”, ainsi que celle des promesses qui n'engagent que ceux qui les croient. Force est de constater que tous les pays n'ont pas ces pudeurs transitionnelles ; même fragilisées par leurs énormes besoins, l'Inde ou la Chine laissent les risques de black-out électrique aux pays les plus climatiquement repentants, la France et l'Europe - on ne s'étonnera pas de constater qu'il s'agit aussi des pays dont la dynamique économique est au ralenti.

La fin du monde n'a pas eu lieu en 2020. Elle n'aura pas lieu demain non plus, mais rien n'empêchera jamais de l'annoncer pour la prochaine année finissant par 0, quitte à la repousser de dix ans quand l'échéance approchera. En découvrant les prophéties sur l'augmentation de la température globale en 2020 (+ 3 degrés Celsius par rapport à 1987 selon James Hansen, l'un des grands meneurs de l'alarmisme climatique — la réalité a été de l'ordre de + 0,4 degré), on ne peut s'empêcher de songer : vivement 2030 ! Qu'on tire tout cela au clair. Hélas, les grandes avalanches de prophéties à confronter au réel sont à attendre plutôt pour 2050 ou 2100. Ce dernier millésime est certes lointain, mais il faut bien comprendre que son grand avantage pour les prêcheurs d'apocalypse climatique est précisément celui-là : être situé suffisamment loin dans l'avenir permet de tenir les pronostics à bonne distance de toute confrontation avec le monde réel et donc de faire prospérer sans crainte les fantasmes millénaristes de notre temps.

Titre et Texte: Benoît Rittaud, mathématicien, président de l’Association des climato-réalistes, Valeurs Actuelles, nº 4388, du 31 décembre 2020 au 4 janvier 2021

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