Par milliers, les Congolais
fuient Kinshasa, capitale de la RDC, pour trouver refuge sur la rive opposée du
fleuve Congo, à Brazzaville. Ils craignent des violences à l’annonce des
résultats de la présidentielle de RDC.
Johan BODIN/ Nicolas GERMAIN ,
envoyés spéciaux en RDC (vidéo)
FRANCE 24 (texte)
Depuis plusieurs jours, des
milliers de Congolais et d'étrangers fuient Kinshasa, capitale de la République
démocratique du Congo (RDC), pour Brazzaville, en République du Congo, sur la
rive opposée du fleuve qui sépare les deux pays.
Sur les quais du port de
Kinshasa, nombre d’étrangers et de Congolais attendent d’embarquer sur le
bateau qui doit les emmener à Brazzaville. Seulement quatre km d’eau séparent
les deux villes. Mais Brazzaville, capitale de la République du Congo - bien
plus stable que la RDC -, fait office de havre de paix face à la poudrière de
Kinshasa.
"Je me suis dit qu’il
valait mieux prévenir que guérir", confie un jeune Congolais s’apprêtant à
embarquer. "Moi, je suis Ivoirien. J’ai vécu les évènements en Côte
d’Ivoire, donc je n’aimerais pas revivre les mêmes événements ici", renchérit
un autre passager, faisant référence à la crise post-électorale ivoirienne,
entre décembre 2010 et avril 2011. "Quand les troubles vont se terminer,
on va revenir", affirme un autre homme.
Se mettre à l’abri le temps
que l’atmosphère s’apaise est, en RDC, un luxe que peu de Congolais peuvent se
permettre. Pour les plus pauvres, le prix du transport et les documents
nécessaires pour se rendre dans le pays voisin représentent une dizaine de
jours de travail. "Les gens qui partent, ce sont les gens plus aisés, ce
ne sont pas nous, les pauvres", confirme Lambert, bagagiste du port de
Kinshasa. "Vous savez, quelqu’un qui est déjà mort ne peut pas craindre de
pourrir", ajoute-t-il.
La situation sécuritaire se
dégrade
Alors que l’annonce des
résultats de l’élection présidentielle approche, la situation sécuritaire se
dégrade en RDC. L’opposition a d’ores et déjà annoncé qu’elle contesterait les
résultats de l’élection. Organisé de façon chaotique, le double scrutin
présidentiel et législatif à un tour a été émaillé de violences meurtrières et
entaché d'irrégularités et de soupçons de fraudes. Lundi, l’ONG International
Crisis Group a émis un bulletin d'alerte, classant la RDC dans la catégorie des
pays avec "risque de conflit".
Dans plusieurs villes du pays,
des manifestations ont éclaté, donnant lieu à de violents heurts avec les
forces de l’ordre. Des coups de feu ont été entendus à Lumumba, dans la
province du Kasaï, fief d’Étienne Tshisekedi, principal adversaire du président
sortant Joseph Kabila. À Kinshasa, la police a dispersé une manifestation à
coups de bombes lacrymogènes. Plusieurs dizaines de milliers de militaires y
ont été déployés "pour maintenir l'ordre public et le rétablir au cas où
il y aurait des troubles", selon le général Charles Bisengimana, chef de
la police.
La commission électorale doit
rendre publics des résultats partiels globaux le mardi 6 décembre. Les
résultats définitifs de la présidentielle doivent être proclamés le 17 décembre
par la Cour suprême, et le président doit prêter serment le 20 décembre. Mais
nombre d’ONG et de spécialistes craignent que ce calendrier ne puisse pas être
tenu.
Johan BODIN/Nicolas GERMAIN, envoyés spéciaux en RDC
(vidéo)
FRANCE 24 (texte)
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