sexta-feira, 12 de março de 2021

Faut-il célébrer le bicentenaire de la mort de Napoléon ?

Dimitri Casali

La “polémique” ayant accompagné l'annonce d'une commémoration de la mort du “Petit Caporal” est le résultat d'une méconnaissance totale de l'histoire. En refusant d'honorer l'un de ses plus grands représentants, la France se prive d'un élément intégrateur de premier ordre.

À l'approche du bicentenaire de la mort de Napoléon (5 mai 2021), la polémique enfle et se déchaîne contre le Français le plus connu au monde. « Raciste »« fossoyeur de la République »« sexiste »« génocidaire », en ces temps de décolonialisme et de racialisme, l'Empereur des Français est devenu la cible rêvée de ceux qui veulent attiser la haine de la France.

Photo: Matteo Nardone/Pacific Press/Shutterstock

Toute cette polémique est le résultat d'une ignorance crasse, d'une méconnaissance totale de l'histoire. Bien sûr que non, l'Empereur n'est pas le fossoyeur de la République, c'est justement lui qui a conforté les acquis de la Révolution. Bien sûr que non, il n'a pas commis de crime contre l'humanité en rétablissant l'esclavage en 1802. À ce moment, quand on replace l'événement dans son contexte historique, la planète entière pratiquait cet abominable trafic. Alors certes, en 1794, la Convention avait fait de la France le premier pays au monde à l'abolir. Mais, ce seront l'Angleterre (1833) et la France (1848) qui seront les premières nations à le faire définitivement. Cela dit, quid des 40 millions d'esclaves aujourd'hui recensés par l'Onu en 2020, de la Mauritanie en passant par la Libye jusqu'au Pakistan…

Il y va de ce que nous sommes et voulons être… ! En refusant de commémorer dignement un de ses plus grands représentants, la France se prive d'un élément intégrateur de premier ordre… Qu'un petit immigré corse puisse arriver aussi jeune et aussi rapidement au sommet, par la seule force de son caractère, de sa volonté et de son talent, est un formidable exemple d'intégration. Assurément, il y a chez lui du “petit immigré déraciné et intégré” qui épouse totalement le sentiment national. Il avait coutume de dire : « De Clovis au Comité de salut public, j'assume tout. »

Quand j'enseignais l'histoire en banlieue nord devant 100 % d'immigrés, tous mes élèves adoraient l'histoire de Napoléon…

Aujourd'hui, la mémoire est devenue accusatrice et destructrice d'histoire, à l'opposé de la vérité, et impose une vision tordue et déformée par des moyens revendicatifs et électoralistes. Coups médiatiques, demande de réparation sonnante et trébuchante, au nom de la repentance, on exécute l'esprit des Lumières que représente Napoléon…

Qui sommes-nous pour le juger ? On ne peut juger l'histoire au nom de notre morale contemporaine, qui n'a plus rien à voir avec les représentations mentales de nos ancêtres. Nous devons commémorer Napoléon, devenu une part incontournable et fondamentale de nos valeurs d'accomplissement collectives. Il nous éclaire à jamais sur ce qui constitue l'identité française. Il y va de ce que nous sommes. Effacer ce passé, comme l'exigent les nouveaux épurateurs de l'histoire, ce sera quelque part nous renier dans ce qui fait l'essence même de l'âme française. Si la France ne marque pas l'événement, c'en est fini de son âme et de son histoire. Elle s'effacera, peut-être a-t-elle déjà commencé… ?

Titre et Texte: Dimitri Casali, Valeurs Actuelles, nº 4395, du 18 au 24 février 2021

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