Dimitri Casali
La “polémique” ayant accompagné l'annonce
d'une commémoration de la mort du “Petit Caporal” est le résultat d'une
méconnaissance totale de l'histoire. En refusant d'honorer l'un de ses plus
grands représentants, la France se prive d'un élément intégrateur de premier
ordre.
À l'approche du bicentenaire de la mort de Napoléon (5 mai 2021), la polémique enfle et se déchaîne contre le Français le plus connu au monde. « Raciste », « fossoyeur de la République », « sexiste », « génocidaire », en ces temps de décolonialisme et de racialisme, l'Empereur des Français est devenu la cible rêvée de ceux qui veulent attiser la haine de la France.
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Photo: Matteo Nardone/Pacific Press/Shutterstock |
Toute cette polémique est le
résultat d'une ignorance crasse, d'une méconnaissance totale de l'histoire.
Bien sûr que non, l'Empereur n'est pas le fossoyeur de la République, c'est
justement lui qui a conforté les acquis de la Révolution. Bien sûr que non, il
n'a pas commis de crime contre l'humanité en rétablissant l'esclavage en 1802.
À ce moment, quand on replace l'événement dans son contexte historique, la
planète entière pratiquait cet abominable trafic. Alors certes, en 1794, la
Convention avait fait de la France le premier pays au monde à l'abolir. Mais,
ce seront l'Angleterre (1833) et la France (1848) qui seront les premières
nations à le faire définitivement. Cela dit, quid des 40
millions d'esclaves aujourd'hui recensés par l'Onu en 2020, de la Mauritanie en
passant par la Libye jusqu'au Pakistan…
Il y va de ce que nous sommes et voulons être… ! En refusant de commémorer dignement un de ses plus grands représentants, la France se prive d'un élément intégrateur de premier ordre… Qu'un petit immigré corse puisse arriver aussi jeune et aussi rapidement au sommet, par la seule force de son caractère, de sa volonté et de son talent, est un formidable exemple d'intégration. Assurément, il y a chez lui du “petit immigré déraciné et intégré” qui épouse totalement le sentiment national. Il avait coutume de dire : « De Clovis au Comité de salut public, j'assume tout. »
Quand
j'enseignais l'histoire en banlieue nord devant 100 % d'immigrés, tous mes
élèves adoraient l'histoire de Napoléon…
Aujourd'hui, la mémoire est
devenue accusatrice et destructrice d'histoire, à l'opposé de la vérité, et
impose une vision tordue et déformée par des moyens revendicatifs et
électoralistes. Coups médiatiques, demande de réparation sonnante et
trébuchante, au nom de la repentance, on exécute l'esprit des Lumières que
représente Napoléon…
Qui sommes-nous pour le juger
? On ne peut juger l'histoire au nom de notre morale contemporaine, qui n'a
plus rien à voir avec les représentations mentales de nos ancêtres. Nous devons
commémorer Napoléon, devenu une part incontournable et fondamentale de nos
valeurs d'accomplissement collectives. Il nous éclaire à jamais sur ce qui
constitue l'identité française. Il y va de ce que nous sommes. Effacer ce
passé, comme l'exigent les nouveaux épurateurs de l'histoire, ce sera quelque
part nous renier dans ce qui fait l'essence même de l'âme française. Si la
France ne marque pas l'événement, c'en est fini de son âme et de son histoire.
Elle s'effacera, peut-être a-t-elle déjà commencé… ?
Titre et Texte: Dimitri
Casali, Valeurs Actuelles, nº 4395, du 18 au 24 février 2021
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