Laurent Meeschaert
Cité à comparaître devant la
17e chambre à la requête de La France Insoumise pour un dossier relevant du
débat politique (« Les collabos », dans L’Incorrect de novembre 2020, n° 36) et
non d’un tribunal, je dénonce cette instrumentalisation de la justice,
préjudiciable tant à la vie politique qu’à la justice elle-même. Le honteux
défilé du 10 novembre 2019 aux côtés de Marwan Muhammad vociférant « Allahou
Akbar » à deux pas du Bataclan ne suffisait pas : La France Insoumise la
mal-nommée se devait aussi de tirer sur ceux qui sonnent le tocsin.

Dans sa citation à
comparaître, LFI croit bon de placer L’Incorrect à l’extrême droite de
l’échiquier. Cet épouvantail usé jusqu’à la corde n’a d’autre objectif que de
disqualifier les propos de l’adversaire et s’épargner l’effort de le comprendre
vraiment. En réalité, je suis français et catholique, tout est dit. Sur le plan
politique, je suis de droite et L’Incorrect a vocation à travailler à la
rencontre des droites. J’admire de Gaulle, qui a jeté toutes ses forces dans la
restauration de l’indépendance et de la grandeur de la France. J’ai grandi avec
le RPR. Celui de Pasqua qui voulait « terroriser les terroristes ». Celui de
Séguin qui combattait Maastricht. Celui des « États-généraux de la droite »
(nous les appellerions plus tard « Convention de la droite ») où les Giscard,
Chirac, Sarkozy, Juppé, Bayrou votaient comme un seul homme la révision du
regroupement familial et enjoignaient à « l’islam seul » de s’adapter pour être
« compatible avec nos règles » (ils se sont tous reniés depuis). J’ai voté pour
Villiers ou le Parti chrétien-démocrate. Voilà pour faire un dangereux
extrémiste ; accusé, levez-vous. Aujourd’hui, j’ai de l’estime pour ceux qui
ont pris la relève de la droite au service de la France. En particulier pour la
profondeur et la précision de la pensée de François-Xavier Bellamy ; la
droiture et l’efficacité de Xavier Lemoine ; le courage et la ténacité d’Éric
Zemmour ; la vision, la combativité, et le sens des responsabilités de Marion
Maréchal.
Élevez vos Babels, vous vous heurterez toujours à cette
réalité. La France, tout ou partie soumise à la charia, ne serait plus la
France
LFI qualifie notre article de
« raciste ». Cette calomnie sous-entend que nous propagerions l’idée de races
supérieures à d’autres, ce qui est faux. Faux car nous ne l’avons jamais écrit.
Faux car cela ne correspond pas à notre anthropologie. Chaque être humain est
égal en dignité, quelle que soit sa race, sa nationalité, sa religion, son âge
ou son état de santé. Pour autant, il existe des différences culturelles et
toutes les pratiques culturelles ne se valent pas. Sauf si l’on tient
absolument à mettre au même niveau l’excision et l’édification d’une
cathédrale. Or il se trouve que certains musulmans travaillent à la subversion
des lois et des coutumes françaises. Et le fait est que des personnalités –
mélange probable de calcul, de naïveté et de méconnaissance – ont des
comportements équivoques envers eux. Les citoyens ont le droit et le devoir de
les interpeller, de leur demander des comptes à ce sujet. C’est ce que nous
avons fait dans les articles incriminés. Il est des faits désagréables à
entendre mais le rôle de la presse est aussi de les énoncer. Et il importe,
pour le bien commun, qu’elle reste libre de pouvoir le faire.
Les petits abandons d’un jour
font les grandes capitulations du lendemain. Le renoncement à l’assimilation
est l’abandon capital. Contrairement à ce qu’assène une doxa hors-sol, deux
civilisations très différentes ne peuvent durablement coexister sans tensions
graves. Élevez vos Babels, vous vous heurterez toujours à cette réalité. La
France, tout ou partie soumise à la charia, ne serait plus la France. Qu’on le
veuille ou non, la religion historique et majoritaire dans un pays imprègne ses
coutumes, sa culture, les relations entre ses citoyens. Or la France est née de
la philosophie grecque, du droit romain et de la foi chrétienne. Coupez-la de
ses racines, elle s’effondrera. La religion chrétienne en particulier a révélé
l’égale dignité inconditionnelle de tout être humain, créé libre et
responsable. Elle a établi une juste distinction entre le politique et le
spirituel. Elle est à l’origine même d’une laïcité bien comprise. Il est deux
approches chimériques de la laïcité : permettre à égalité toutes les formes
d’expressions culturelles et religieuses dans l’espace public ou les interdire
toutes. Une laïcité réaliste, reconnaissant à chacun liberté de conscience et
droit de pratiquer sa religion, devrait souligner la primauté de nos racines
dans l’article 1 de notre constitution : « La France est une nation de
tradition chrétienne dont le régime politique est une République ». Il n’est de
meilleure lutte contre « les séparatismes » que de renouer avec qui l’on est.
À l’inverse de ceux qui
réduisent l’homme à l’état d’individu d’autant plus libre qu’il serait détaché
de tout, creusant le vide existentiel dans lequel s’engouffre le
communautarisme séparatiste islamiste, la civilisation chrétienne que nous
respirons – encore, mais l’air se raréfie – considère l’homme comme une
personne, être de relation appelé à transmettre aux générations à venir et
d’autant plus libre d’entrer en relation pacifique avec les autres qu’il est
ancré dans une histoire, une culture. Devant Notre-Dame en feu, chacun, croyant
ou pas, a bien senti au plus profond de son être que cette civilisation est un
bien précieux, aujourd’hui en danger. Il revient à chacun d’entre nous, selon
notre niveau de responsabilités dans la société, de veiller à la préservation
et au déploiement de ce patrimoine vivant, condition de notre liberté et de la
paix.
Titre et Texte: Laurent
Meeschaert, Éditorial, L’Incorrect,
nº 40, mars 2021
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