Joseph Achoury Klejman
« On est clairment en danger lorsqu’on est de droite, notamente dans
les lycées »
À moins d’un quart de siècle, Thonia (Thoniafr sur Instagram) a déjà des années de militantisme sous la ceinture. Cette petite blonde originaire d’Hayange, dans le bassin minier de Lorraine, a en effet rejoint le Front National il y a sept ans, avant de s’en extraire.
« J’ai toujours été de droite, mes parents sont de
droite, mes grands-parents aussi, surtout côté maternel, donc quand j’ai commencé
à réfléchir, ça m’est apparu comme une évidence, et j’ai rejoint le Front
National, en 2014. Jean-Marie viré, je ne m’y sentais plus à mon aise, j’ai été
longtemps en déshérence po- litiquement, sans parti, sans rien. Puis Zemmour
est finalement apparu comme une évidence pour moi, même avant les rumeurs de
campagne. Quand Génération Zemmour s’est créé, j’ai sauté dessus tout de suite
», nous explique-t-elle.
PÉTULANTE ET TATOUÉE, THONIA DYNAMITE LES STÉRÉOTYPES
QUE LA GAUCHE ESSAIE DE COLLER À LA JEUNESSE DE DROITE (n’en déplaise à Aurélien Taché, elle ne portait même
pas de serre-tête !) Il n’aura échappé à personne qu’il se passe un net
rajeunissement de la droite en France. Pour Thonia, les réseaux sociaux, dont
elle est en voie de devenir une égérie, ont joué un rôle majeur. « Les jeunes
vont à l’école, qui est majoritaire- ment de gauche, et ils sont beaucoup sur
les réseaux sociaux. C’est important de porter notre parole. Si on ne le fait
pas, ils restent dans une pensée de gauche, sans voir qu’il y a une alternative
».
Cependant, pour Thonia, même s’il y a une claire
ouverture pour la droite, et que la parole s’est décomplexée, il n’est toujours
pas plus accepté d’être en dehors du camp du bien: « Accepté, je ne dirais
pas. Mais ça s’assume de plus en plus. D’un autre côté, beaucoup de gens
n’osent pas dire qu’ils sont de droite, car ils ont peur de représailles. On
est clairement en danger lorsqu’on est de droite, notamment dans les lycées.
J’ai encore reçu des témoignages sur les réseaux sociaux. Les gens ont peur de
dire qu’ils aiment Zemmour ou qu’ils sont d’accord avec lui, car on fait face à
des gens menaçants », déplore-t-elle. Pour autant, elle ne voit pas le
recours à la violence comme une solution, « sauf si on m’attaque, dans ce
cas je me défends. Je n’ai pas envie d’être violente, mais on a le droit à la
légitime défense dans la loi française ». On pourrait arguer que cette loi
est fluctuante selon la personne qui se défend…
Quant à ceux qui voient en Zemmour un nouveau Donald Trump? Si elle reconnaît que l’ancien chroniqueur de Cnews, de Paris Première et du Figaro a un coup à jouer, pourrait créer la surprise, elle voit une différence de taille : « On dit souvent que ce qui arrive aux États-Unis finit par arriver en France. Je ne dirais pas que cela va arriver, même si je le souhaite, mais Donald Trump faisait du catch, c’était du spectacle. Intellectuellement, lui et Éric Zemmour ne sont pas au même niveau, même si ça paraît méchant à dire. Mais Éric Zemmour a les capacités de devenir président ».
L’OPTIMISME EST À SON COMBLE. EST- CE POUR CEL A
QU’ELLE NE RECHIGNE PAS À SE MET TRE EN AVANT, AU MÉPRIS DES DANGERS QUE CELA
PEUT COMPORTER POUR LES PERSONNALITÉS DE DROITE, surtout féminines (comme on le voit avec Alice
Cordier, du collectif Némésis, régulièrement in- sultée et harcelée par des
inconnus, sur les réseaux ou dans la rue, mais qui continue de se battre) ?
Peut-être. Toujours est-il qu’elle n’a pas peur.
« J’ai commencé la politique sur les réseaux
sociaux à 17 ans. J’en ai 24 aujourd’hui, je m’en prenais déjà plein la gueule.
Aujourd’hui je m’en prends toujours plein la gueule, mais j’ai mûri, j’ai appris.
Je n’ai pas à avoir peur. C’est normal d’avoir une opinion. Et je ne blâme pas
ceux qui ont une opinion de gauche, j’essaie juste de les faire changer d’idée.
J’aimerais seulement que ces personnes arrêtent de nous me- nacer, car elles
sont ultra-violentes ».
Les posts Insta de Thonia font entre 2 000 et 4
000 mentions « j’aime » chacun. Elle prouve que l’on peut porter une parole de
droite auprès de la jeunesse sans condamner la lecture ou vouloir se présenter
à la présidentielle, comme certaines cagoles assoiffées de reconnaissance.
Elle et d’autres ont choisi des médias dont ne
sont pas forcément adeptes les auteurs de ce magazine, ni certains de ses
lecteurs, mais il est rafraîchissant de voir que la droite, qui a longtemps été
manchote sur ces plateformes, commence à s’en emparer, en évitant de faire
d’embarrassants lipdubs. Le rajeunissement de la droite et sa propagation sur les
réseaux sociaux porteront-ils leurs fruits, ou ne sont-ils que le mirage d’un
camp vivant en vase clos? Réponse dans quelques mois.
Texte : Joseph Achoury Klejman ;
Photo : Benjamin de Diesbach – L’Incorrect, nº 47, octobre 2021
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