quarta-feira, 1 de maio de 2013

Hollande, le coach de la France qui perd

Comme Domenech en son temps, il y a des coachs qui, par le simple effet de leur façon de diriger, parviennent à tirer le plus mauvais d'une équipe.

François Hollande, le 11 septembre 2012. Photo: Stéphane Mahé/AFP
Nathalie Rheims
La télévision fait de plus en plus appel à des coachs. Qu'il s'agisse de séduire, de corriger son look, de sa vie familiale, de l'éducation des enfants, de sa vie professionnelle ou sentimentale ou de la décoration de sa maison. Le coach devient un personnage incontournable pour les producteurs. En même temps, la télévision a toujours été un indicateur d'ambiance. Lorsque l'on voit, un an après son élection, des sondages où Hollande serait éliminé au premier tour, cela donne le vertige.
Aujourd'hui, Roger Gicquel ne dirait pas "La France a peur" mais "La France a honte". Le Monde ne titrerait pas, comme à la veille de mai 68, "La France s'ennuie", ce serait plutôt "La France n'en peut plus". Il y a un rejet manifeste qui mêle bien des ingrédients variés et complexes. Pour en faire une synthèse, je ne vois qu'une métaphore. La dernière fois que j'ai ressenti ça, c'était en 2010, lors de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud. C'était déjà, justement, un problème de coaching.
Durant les quelques jours du plus grand fiasco de l'histoire du football français, nous avons assisté à un "Domenech bashing" sans précédent. Je ne suis pas sûre qu'à l'époque le mot était déjà utilisé, mais c'était bien une campagne de dénigrement généralisé qui suivait la prise de conscience de sa responsabilité dans ce désastre. C'était incompréhensible au départ. On l'aimait bien, Domenech, il était sympathique, doté d'un humour au second degré qu'on appréciait. L'équipe de France était remarquable, avec des stars internationales que les grandes capitales européennes s'arrachaient à prix d'or et qui ont confirmé depuis qu'elles jouaient au plus haut niveau.

Alchimie
Le problème, ce fut la rencontre entre cet homme et cette équipe à ce moment-là. Ils avaient tout faux. Le résultat fut un échec cuisant, une image de désordre, d'indiscipline, d'insultes, affligeante et, pour finir, la honte devant les caméras du monde entier. Nous sommes en train, toutes proportions gardées, de revivre un peu cette situation avec notre coach politique, François Hollande. On l'aime bien, on le trouve sympathique, mais son coaching de la France est une catastrophe. Pourtant, tout le monde en est convaincu, la France est un pays extraordinaire, doté de capacités exceptionnelles, d'un peuple dont l'intelligence politique est démontrée par son histoire. Mais là, c'est l'échec sur toute la ligne, les records de chômage, de fermetures d'usines, d'impôts, de dépenses publiques, de fuite des entrepreneurs, de mécontentement dans toutes les couches sociales et d'une montée spectaculaire de Marine Le Pen, dont on se dit qu'à ce rythme-là elle sera présidentiable aux élections de 2017.
Il y a des coachs comme ça, qui, par le simple effet de leur façon de diriger, parviennent à tirer le plus mauvais d'une personne, d'une équipe, d'un collectif, d'une nation. C'est une question d'alchimie. Elle dépasse souvent les coachs des coachs eux-mêmes. Car, en plus, ils en ont (des coachs). Les derniers signaux envoyés n'arrangent pas les choses. Les revirements incessants, comme le faisait Domenech, ne font qu'exaspérer un peu plus ceux qui reçoivent des messages de plus en plus embrouillés. Pendant un an on vilipende les patrons, le pouvoir de l'argent, puis, brusquement, ils deviennent les "chouchous", et la colère des travailleurs condamnés au chômage est renvoyée devant les tribunaux.
Et puis nous sommes partis pour une avalanche d'affaires, des tableaux de Guéant à l'appartement du fils Fabius. Pourquoi ne pas avoir admis que la nomination de Cahuzac était une erreur fatale de coaching qu'aucune transparence ne pourra rattraper ? On explique aux Français qu'"on va voir ce qu'on va voir", que la France ne signera pas le traité européen de rigueur budgétaire, pour finalement l'accepter et, en bout de course, feu d'artifice final, envoyer un signal hostile à l'Allemagne qui nous éloigne tous un peu plus d'une Europe politique. Ça m'a fait penser au refus de Domenech de serrer la main du coach de l'équipe d'Afrique du Sud à l'issue du dernier match de la défaite, toute honte bue.
Titre et Texte: Nathalie Rheims, Le Point, le 1er mai 2013

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