Pour une écologie raisonnable, libre de toute idéologie d'extrême-gauche
Jean-Marc Governatori
L’écologie est une affaire
trop sérieuse pour l’abandonner à des idéologues comme Sandrine Rousseau ou
Marine Tondelier. Jean-Marc Governatori, Coprésident d’Écologie au centre
et élu écologiste niçois, développe une écologie raisonnable, rationnelle, respectueuse
des valeurs de la République (dont l’état de droit), compatible avec le
capitalisme et conciliable avec les besoins de l’industrie française. Tribune
libre.
Jean-Marc Governatori, PLace Massena, Nice, 12-6-2020: SYSPEO/SIPA |
Les 2500 scientifiques du GIEC expliquent que la situation est grave. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres affirme que les deux sujets brûlants sont, d’une part, la survie de l’espèce humaine et, d’autre part, l’habitabilité de la planète. Dans cet inquiétant tableau, je rajouterai qu’il y a des problèmes tout autant angoissants : la raréfaction des matières premières, qui immanquablement fera augmenter les prix et, par conséquent, impactera le pouvoir d’achat des entreprises et des ménages. Il y a aussi la chute de la biodiversité, l’acidification des océans, la réduction de la fertilité des terres… Bref, il y a du pain sur la planche, bio de préférence.
L ‘écologie de gauche est
un fléau
C’est pourquoi l’écologie de
gauche en France, qui est devenu, avec la Nupes, l’écologie de l’extrême
gauche, comme les éco-violences, sont à bannir. Pourquoi ?
Dans un cadre où il faut que chacun ait envie de s’impliquer, il faut susciter le maximum d’adhésion. Cela est incompatible avec les déclarations de Sandrine Rousseau [photo] :
« La valeur travail,
pardon, mais c’est quand même une valeur de droite ».
« Je vis avec un homme
déconstruit et je suis super heureuse ».
« L’écologie c’est pas des
hommes blancs à vélo dans les villes ».
Avec cette égérie de EELV, naître homme est une faute !
Premièrement il faut cesser de
sectariser l’écologie et de dire, comme le fait la secrétaire nationale Marien
Tondelier, que l’écologie appartient à la gauche ou qu’il faut éliminer les
milliardaires ! L’écologie appartient à tout le monde : les riches, les
pauvres, les classes moyennes, les Noirs, les Blancs, les croyants et les
athées…
L’écologie intelligente au
pouvoir
Quand on connaît l’impact du
politique sur la vie de chacun d’entre nous, on comprend aisément qu’il est
vital que l’écologie prenne le pouvoir. J’ai démontré dans mes ouvrages qu’au
même titre que le libéralisme, le socialisme ou le communisme, l’écologie est
un projet de société complet. C’est un courant de pensée qui a deux pieds
particuliers : le respect et la responsabilité. Respect des engagements,
respect des différences, respect des minorités, respect de l’animal, respect du
végétal. Responsabilité, parce qu’il faut avoir le courage de dire que chacun de
nous est coresponsable de ce qui se passe, dans sa façon d’éduquer ses enfants,
ou ne pas les éduquer d’ailleurs, dans sa façon de consommer, dans sa façon de
travailler. Et bien sûr dans sa façon de voter.
Respecter notre
république : la mort de Nahel, est-ce une question écologique ?
Lorsque la NUPES, EELV et LFI
condamnent la police chaque fois qu’un drame arrive, c’est souvent oublier le
fait générateur. Le cas de Nahel est intéressant. Bien sûr, sa mort est
évidemment disproportionnée par rapport aux fautes qu’il a commises, mais la
réaction de ces politiques, de dire tout de suite que c’est la faute à la
police et de déresponsabiliser totalement ce délinquant routier, c’est produire
de futurs Nahel.
En effet, ce jeune individu,
qui n’est ni un enfant ni un ange, malgré une première sanction éducative
lorsqu’il a fait un premier refus d’obtempérer, non seulement il recommence à
conduire sans permis et, par conséquent, à être un danger pour les autres, mais
en plus, au lieu de choisir une voiture discrète, il choisit une Mercedes, donc
puissante, jaune ; il roule sur une allée de bus, à haute allure et
s’engage une course-poursuite de 22 minutes avec des motards de la police
nationale.
Les vidéos de la municipalité
montrent que cette course-poursuite a représenté un danger pour les cyclistes
et les passants et il est évident que le stress du policier était à son comble
quand, enfin, il a pu intercepter Nahel. Les images semblent montrer que le
policier est fautif mais seul le tribunal pourra se prononcer.
L’écologie est rentable
Concernant la facette
environnementale de l’écologie, j’ai démontré aussi dans mes ouvrages que
l’environnement est lié à la santé. C’est facile à comprendre. C’est lié au
plein-emploi, et c’est bien sûr lié aussi à l’implication des citoyens.
Nous avons vu les enjeux en
début de texte et oui, il faut non seulement impliquer les citoyens, mais aussi
impliquer les entreprises.
Et là encore, la NUPES et EELV
condamnent les entreprises bien gérées lorsqu’elles font de gros bénéfices.
C’est une catastrophe de leur point de vue. Ces dangereux écologistes ignorent
la participation et l’intéressement liés à ces bénéfices, qui vont profiter à
chacun des employés de l’entreprise concernée.
On peut tout à fait être une
entreprise profitable et une entreprise verte. C’est pourquoi une action
écologique réussie va très bien de pair avec l’économie de marché et va très
bien de pair avec le profit, car cela motivera les entreprises.
C’est non seulement bon pour
leur image, et évidemment elles en ont conscience, mais il est clair que les
dirigeants de ces entreprises se rendent compte du rôle qu’ils ont à jouer, de
l’impact qu’a l’activité humaine sur, par exemple, l’approvisionnement en
matières premières. Par conséquent, si la puissance publique fait le job, les
entreprises feront leur part, fortes de leurs employés et leurs clients . Le
télétravail, la promotion des transports propres, le covoiturage, l’économie de
produits… vont dans le sens de la profitabilité de l’entreprise.
Quant à notre fameuse
transition écologique, il faut évidemment la faire à prélèvements obligatoires
constants. Non seulement notre pays est déjà sur le podium mondial pour la
masse des impôts et taxes qu’il prélève, mais les entreprises ont aussi besoin
de stabilité fiscale. Les diminuer, ce n’est pas possible, vu la situation de
nos finances, mais les accroître, c’est hors de question.
L’écologie, c’est aussi la
santé
On peut trouver un joli vivier
de finances dans l’éducation à la santé. Pas de transition écologique sans
politique de santé : les différents ministres de la Santé et nos députés
réfléchissent toujours sur le prix optimal du médicament, sur ce qui est
remboursable et ce qui ne l’est pas, sur le nombre de médecins et leur
répartition « pour éviter des déserts médicaux », sur le
financement de l’hôpital public, sur le revenu des médecins… Bref, ils veulent
plus de soignants. Ils se trompent : il faut moins de malades. Une politique de
santé c’est une information massive et permanente pour tous les âges sur la
qualité et la quantité du bol alimentaire, sur le 0 cigarette et le 0 drogue,
le minimum d’alcool, une activité physique quotidienne, une activité
intellectuelle quotidienne, une activité sociale régulière, un sommeil
paisible, une vie avec moins de stress, des séjours dans des lieux où il y a
plus d’arbres que de voitures et, évidemment, une société avec moins de
pollution. Voilà une politique de santé bien plus efficace qu’une politique de
la maladie qui coûte près de 300 milliards d’euros par an.
Faire la transition
écologique sans détruire l’industrie française
Éviter les contraintes
malfaisantes sera de bon aloi : le cas de la voiture électrique est
intéressant. Face à la problématique de l’utilisation d’énergies fossiles dans
les transports, des politiques – dont EELV – décident qu’on ne fabriquera plus
de véhicules thermiques dès 2035. Or, c’est la Chine et la Corée qui produisent
80 % des batteries dans le monde. On a programmé l’extinction d’une activité et
l’arrivée d’une nouvelle au moment où elle est quasiment monopolisée par la
Chine ! Et les administrations publiques subventionnent le passage au véhicule
électrique. On programme donc une situation d’effondrement de notre industrie,
d’augmentation massive des importations, en utilisant de l’argent public !
Il est beaucoup plus
raisonnable écologiquement et économiquement de rendre nos moteurs thermiques
compatibles aux agro-carburants (quelques centaines d’euros par moteur).
Les solutions viendront des
transports collectifs, du covoiturage, du vélo, des agro-carburants de
troisième génération (produits depuis des algues et déchets verts) et de la
réduction drastique du poids des voitures et de leur électronique.
Bref, l’écologie est la
solution, EELV est le problème.
Jean-Marc Governatori
est Coprésident d’Écologie
au centre et élu écologiste à Nice. CAUSEUR, 14-8-2023
[Livros & Leituras] La faute à Rousseau
Christine Angot, une pathologie française
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