Nicolas Sarkozy demande le soutien des Parlementaires sur l’euro

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Arnaud Leparmentier

Pas de convocation du Congrès à Versailles, pas de message lu par le président de l'Assemblée: Nicolas Sarkozy a décidé d'envoyer une lettre à tous les parlementaires pour expliquer sa démarche lors du sauvetage de l'euro, intervenu lors du sommet européen de Bruxelles jeudi 21 juillet. Le président de la République a présenté son projet aux présidents de l'Assemblée, Bernard Accoyer, et du Sénat Gérard Larcher reçus lundi midi à l'Elysée.  Le président compte demander aux parlementaires leur soutien unanime car c'est la survie de l'euro qui est en jeu.

Nicolas  Sarkozy se garde de crier victoire trop vite. Les marchés restent fébriles, peuvent se retourner s'ils jugent que le plan d'aide à la Grèce n'est pas suffisant. L'accord de Bruxelles doit être ratifié par les Parlements des pays de la zone euro, et il faut éviter tout accident dans les pays réticents, comme l'Allemagne, les Pays-Bas ou encore la Finlande.

Il ne devrait pas y avoir de problème en France, qui va voir son endettement s'accroître d'environ 15 milliards d'euros d'ici 2014, selon le chiffrage du premier ministre François Fillon. Une loi de finances rectificative sera présentée à la rentrée pour intégrer ces modifications.

L'Elysée va aussi plancher sur l'amélioration des règles de gouvernance de la zone euro. Le chef de l'Etat pourrait, selon Franck Louvrier, conseiller de l'Elysée, présenter ses idées lors de la conférence des ambassadeurs, lorsque M. Sarkozy reviendra d'une escapage en Nouvelle Calédonie fin août.

A la rentrée, M. Sarkozy devra décider s'il convoque le congrès pour ratifier la règle d'or, qui contraint dans un calendrier la réduction des déficits publics. La droite, a priori, ne dispose pas de la majorité nécessaire des trois cinquièmes. Elle pourrait par là mettre le PS face à ses contradictions, qui réclame la réduction de la dette. C'est prendre un risque pour M. Sarkozy, qui a vu les déficits s'envoler sous son quinquennat, en raison de la crise financière mais pas seulement.

Arnaud Leparmentier, journaliste au Monde, est chargé du suivi de l'Elysée. Diplômé d'HEC, il a été correspondant pour Le Monde en Allemagne (1997-2001) puis chef du bureau européen à Bruxelles (2001-2005). Le Monde, 26-07-2011