« Fake news », « censure », « complotisme »… La République en marche voit rouge après la sortie de Hold-Up, un documentaire au vitriol réalisé par Pierre Bernérias et Christophe Cossé après une longue enquête. Ils reviennent sur une gestion de crise désastreuse, et l’assortissent d’une réflexion philosophique, juridique et anthropologique de la pandémie.
Même si le documentaire a des relents de complotisme, les hypothèses s’appuient
sur des arguments provenant de documents officiels et grand public. Pas de
sombres rapports sortis de nulle part et écrits par des pseudo-médecins.
Pourtant, il est vrai que certains discours surprennent. D’autres sont à la
limite du « stade terminal de l’égarement gauchiste », comme le souligne
le chroniqueur Éric Naulleau.
Les réalisateurs ont perçu 200 000 euros de financement participatif sur Ulule.
Le fondateur de cette plate-forme de financement s’est rapidement désolidarisé
du projet par peur des représailles, et a expliqué que la commission qu’Ulule a
perçue sera reversée à une association de défense de l’information. « Le
projet a été “pitché” le 11 août sur la plate-forme. Il s’est lancé le 17 août.
Très vite on s’est rendu compte qu’il débordait du cadre initial supposé (le
pluralisme des voix) pour devenir un étendard de thèses complotistes très
éloignées de ce que l’on défend sur Ulule », explique-t-il sur Twitter.
Il est donc reproché à Hold-Up de manquer de pluralisme. On croit rêver.
La majorité des médias français, qui se sont soumis au discours dominant et ont
participé au développement d’une communication basée sur la peur, se permettent
de donner des leçons de journalisme. Interrogé sur France Culture, Alexis
Lévrier, spécialiste de l’histoire du journalisme, tire à boulets rouges sur le
film, considérant que « ce n’est pas du tout une démarche journalistique ».
Aussi, il estime que c’est « un montage des interviews, une petite musique
qui dramatise chaque prise de parole, le tout allant toujours dans le même sens
». Une critique que l’on pourrait élargir à la plupart des documentaires
produits par le service public.
On pense ce que l’on veut de ce film, mais l’on doit s’interroger sur la légitimité de ces représentants du peuple à vouloir le censurer. De fait, qui des politiques de la majorité est en droit de juger le contenu d’un documentaire après avoir souscrit à l’ensemble des mensonges de son gouvernement : masques, tests, étude Lancet… Autrement dit, que celui qui ne s’est jamais trompé au sujet de la crise sanitaire jette la première pierre.
Malgré l’extravagance de certains discours tenus dans Hold-Up, la réaction négative et la censure qui en découle posent la question de la liberté d’expression. L’accusation de complotisme serait-elle instrumentalisée pour taire tous les discours contradictoires ? Au-delà des thèses défendues, pourquoi un documentaire crée-t-il tant de remous dans l’univers politico-médiatique ? Une seule chose est sûre à ce stade, c’est que, encore une fois, la machine médiatique aura servi de service de communication très efficace pour des idées politiquement incorrectes.
Valeurs
Actuelles, 12-11-2020
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