Voyons d’abord du cotée des
agences de notation. Leur légitimité est affaiblie par trois principales
faiblesses.
La gouvernance même des agences de notation les affaiblit. Il s’agit
d’entreprises privées, au capital. détenu par des investisseurs financiers, qui
en exigent une rentabilité et même des dividendes. La gouvernance des trois
agences est donc entre les mains de leurs actionnaires. En ce qui concerne les
crédits privés, passe encore. Lorsqu’il s’agit de crédits souverains, c’est
trop court. Au-dessus des structures actionnariales et de management, il faut
doter ces notations d’un “board of trustee’ compose de personnalités diverses
et reconnues, y compris, mais en minorité, des actionnaires. Un peu comme pour
le Fondation des International Financial Reporting Standards. Toutes les
matières concernant l’établissement et les procédures de notation devront avoir
leur approbation. On ne peut pas jouer avec le crédit d’Etats souverains de
manière aussi légère que les agences de notation le font en ce moment.
La transparence est absolument insuffisante: j’ai fait l’efforts
ces derniers mois d’écouter et lire les jugements sous-jacents aux décisions
d’avertissement ou de diminution de notations des Etats-Unis et de l’Europe. Ce
qui me frappe c’est l’absence totale d’information analytique sérieuse publiée.
Je ne doute pas que les agences fassent leur métier de manière professionnelle,
mais je suis tout aussi convaincu qu’elles ont à le démontrer. Elles ont
elles-mêmes a surmonter une crise de confiance liée a la manière irresponsable
dont elles ont noté les obligations liées aux subprime a l’origine de la crise
financière. Il ne suffit pas de déclarations plus ou moins générales sur les
situations concernées. Il y a beaucoup trop de subjectivité dans ces
affirmations, qui semblent de plus en plus coller au marché plutôt que de
constituer un jugement de qualité.
Le timing des annonces est inacceptable. Comme pour les
entreprises, les notations doivent se baser sur une régularité trimestrielle de
l’évolution. Les dernières décisions se sont faites à l’improviste, par
surprise et ont créé une suspicion de manipulation des marchées. La vertu des
notations devrait être dans leur régularité, sur base de faits nouveaux. En cas
de crise, le rythme trimestriel peut être remplacé par un rythme mensuel, mais
en aucun cas, sauf fait nouveau objectif et articulée, de manière abrupte.
Ceci étant dit, attaquer le
baromètre, même s’il est parfois difficile et a les faiblesses que je viens de
préciser, est une preuve de plus de l’immense hypocrisie des dirigeants
européens, et particulièrement des ministres des finances.
Ils passent plus de temps à
accuser la Banque Centrale Européenne qu’à résoudre les problèmes. La BCE a
franchi le Rubicon en acceptant des obligations souveraines douteuses, et a
maintenant un mauvais bilan. C’est dangereux pour l’Euro et mauvais pour
l’Europe. Mais en tout état de cause, la BCE l’a fait sur pression insistante des
Etats. Que dirions nous aujourd’hui si, suite a la baisse des notations grecque
et portugaise, la BCE, comme ses statuts le lui imposent, refusait de financer
les banques et les obligations de ces Etats On crierait au meurtre: et pourtant
la BCE n’aurait fait que son devoir. Dans la situation présente, elle est donc
juge et partie: elle ne peut pas ne pas tenir compte du risque qu’elle a
assumée. L’hypocrisie de cette critique est lamentable.
Ne pas associer les banques et
assurances européennes a la restructuration de la dette des Etats en
difficultés n’a aucun sens, ni moral ni financier. Il n’y a pas de solution qui
arrête l’hémorragie sans une telle contribution. Et la menace d’un défaut de
paiement par Standard & Poor’s est peut être techniquement correcte, mais
irresponsable. C’est oublier que ce sont les agences de notation elles-mêmes
qui ont construit un système très rémunérateur qui a des conséquences
exponentielles en cas de défaut.
Mais surtout, la crise
actuelle était prévisible depuis fin 2009. Des la mi-2010 nous descendions la
pente qui mené a la crise. Rien que sur la Grèce, les rendements ont été
multiplies par trois et la prime de risqué a quadruple. Tout cela est le
résultat d’accords passés entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sur une plage
a Deauville. Ils entreront dans l’histoire comme les dirigeants les plus nocifs
de l’histoire de l’Eurozone.
Attaquer les agences de
notation tient de l’hypocrisie: attribuer au baromètre une situation de fièvre
provoquée par le patient est incorrect, et ne créera jamais la confiance. J’ai
suggérée que la FMI s’en charge : il ne veut pas en entendre parler. Peut-être
Madame Lagarde parviendra-t-elle à faire évoluer les esprits ? Si l’on veut
bannir les notations souveraines, il faudra proposer autre chose.
Comme l’écrivait le New York
Times vendredi dernier, la confiance dans les dirigeants politiques européens
n’existe plus.
C’est de courage que nous
avons besoin, pas d’hypocrisie.
Georges Ugueux, “Démystifier la finance – éthiques et marchés”, le 10 juillet 2011
La finance au-delà des mythes
et des mystificateurs : le blog de Georges Ugeux, PDG de Galileo Global
Advisors, une mini banque d'affaires internationale a New York. De 1996 a 2003,
il a été Executive Vice President International du New York Stock Exchange.
Relacionados:
A Moody's tem razão: Ela não confia...
Petição contra a Moody's: Europa não é lixo
Investidores confiam mais no Paquistão...
Golpe na Grécia
Relacionados:
A Moody's tem razão: Ela não confia...
Petição contra a Moody's: Europa não é lixo
Investidores confiam mais no Paquistão...
Golpe na Grécia
Nenhum comentário:
Postar um comentário
Não publicamos comentários de anônimos/desconhecidos.
Por favor, se optar por "Anônimo", escreva o seu nome no final do comentário.
Não use CAIXA ALTA, (Não grite!), isto é, não escreva tudo em maiúsculas, escreva normalmente. Obrigado pela sua participação!
Volte sempre!
Abraços./-