domingo, 20 de junho de 2021

Adieu à la raison : la menace de Sparte

Michel Onfray

Le XXème siècle, siècle rouge, a posé les fondations de son successeur, celui du catastrophisme vert. Michel Onfray retrace l'histoire intellectuelle de cet ascétisme militant et totalitaire qui creuse aujourd'hui son lit. Et devant cette nouvelle Sparte, austérité grimée en vertu, Athènes doit savoir faire face.

L’écologie est un mot récent, on connaît sa date de naissance, 1866, et son créateur, Ernst Haeckel, un biologiste philosophe qui définissait de la sorte une « science qui étudie les milieux où vivent et se reproduisent les êtres vivants, ainsi que les rapports de ces êtres avec le milieu ». La chose n’est guère plus récente car un signifié précède la plupart du temps assez peu son signifiant. Il faut attendre les ravages de la planète par la révolution industrielle conjugués à la technique libérée de tout usage éthique dans les domaines civils et militaires pour obtenir une véritable conscience écologique politique et donner au mot le sens qu’on lui connaît désormais.

Le XXe siècle a inventé les moyens d’effacer toute vie sur la surface de la planète avec la bombe atomique. On parle assez peu des effets ontologiques de la création d’une arme nucléaire et de son double exercice à Hiroshima et Nagasaki. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les hommes se sont offert, avec force génie scientifique, les moyens de se suicider collectivement et se sont comportés comme des enfants jouant avec des allumettes dans un magasin à poudre.

Outre cette bombe atomique, il y eut également des bombes au napalm qui ont été utilisées pour la première fois par les Américains en Normandie dans les semaines qui ont suivi le débarquement du 6 juin 1944, à Coutances près de Saint-Lô et, dit-on, près de Chambois, mon village natal, lors de la fermeture de la poche de Falaise. On sait qu’ensuite, cet armement qui incendiait les hommes, les bêtes, les forêts où se cachaient les Vietnamiens, a été utilisé avec la même désinvolture écologique.

Le productivisme qui fut l’horizon indépassable de la gauche et de la droite pendant des dizaines d’années, du marxisme-léninisme au national-socialisme, mais également le natalisme, une idéologie partagée par les mêmes, ont l’un et l’autre contribué à épuiser la planète et à faire naître un sentiment écologique.

Le nucléaire civil fut aussi de la partie : l’explosion de la centrale atomique soviétique de Tchernobyl le 26 avril 1986 a moins généré dans le grand public et chez de nombreux intellectuels une critique de l’impéritie soviétique qu’une condamnation du nucléaire dans l’absolu.

Enfin, des catastrophes industrielles, comme les naufrages de pétroliers, qu’on songe au Torrey Canyon en 1967, à l’Amoco Cadizen 1978, à l’Exxon Valdez en 1989 ou à l’Erika en 1999, ont achevé de convaincre les peuples du péril que le cynisme marchand fait courir à la nature.

Ajoutons à cela les épidémies de vaches folles, les poulets à la dioxine, la fièvre aphteuse, la grippe aviaire, les épidémies de SRAS, d’Ebola, du Zika, aujourd’hui du Covid, tout cela achève d’inquiéter sur les zoonoses planétaires et les risques d’un holocauste pandémique. 

En Allemagne, Günter Anders, Karl Jaspers ou Hans Jonas abordent politiquement la question écologique. Anders publie L’Obsolescence de l’homme en 1956, Jaspers La Bombe atomique et l’avenir de l’homme en 1963 et Jonas Le Principe responsabilité : une éthique pour la civilisation technologique en 1979.

La France philosophante se montre à la traîne : côté thuriféraire de l’écologie, Félix Guattari, qui a adhéré aux Verts en 1985, publie ses Trois Écologies en 1989 ; Michel Serres fait paraître son planant Contrat naturel en 1990. Côté critique, et plutôt critique féroce, Luc Ferry publie son Nouvel Ordre écologique en 1992, il revient sur ce sujet avec un nouvel ouvrage : Les Sept Écologies (lire l’interview de l’auteur p. 22, N.D.L.R.), mais également Pascal Bruckner avec Le Fanatisme de l’ApocalypseSauver la Terre, punir l’homme en 2011.

La pensée écologiste dispose d’une bible, elle est allemande. Il s’agit du Principe responsabilité de Hans Jonas (1903-1993). En cette année 1979, le philosophe âgé de soixante-dix ans constate que ni le communisme ni le capitalisme n’ont pris en charge la question du destin de la planète. Au contraire, ces deux idéologies productivistes ont largement contribué à la détruire. La social-démocratie n’a pas fait mieux pour la bonne et simple raison que ce régime politique se trouve toujours dans l’incapacité d’agir autrement qu’en regard des échéances électorales qui reviennent souvent et régulièrement. Pour cela, il lui faut faire assaut de démagogie auprès des électeurs, ce qui ne permet pas de traiter véritablement et radicalement le problème. Empêcher le saccage de la nature suppose en effet des mesures drastiques et impopulaires.

Hans Jonas est un penseur juif disciple… de Martin Heidegger. En bon théiste, il croit que Dieu a créé le monde. Sur la fin de son existence, il prendra des distances avec cette foi du charbonnier pour lui préférer une célébration de la sagesse des prophètes de la Torah. L’éthique de Jonas repose sur des fondations théologiques. On se doute bien que la raison n’est pas son amie, ni même la philosophie des Lumières…

Quel est l’idéal de Jonas ? Une « nouvelle ascèse » pour sauver la planète. Avec quelle méthode ? Ce qu’il nomme « une heuristique de la peur ». Qu’est-ce à dire ? Il ne veut pas raisonner, instruire, éclairer, argumenter, débattre, penser, réfléchir, examiner, disputer, mais faire peur– c’est le sens de cette formule qui fleure bon le professionnel de la philosophie. Il ne souhaite pas convaincre, persuader, construire un raisonnement à même d’emporter l’avis d’autrui, non, surtout pas, il veut effrayer, effaroucher, émouvoir, inquiéter, terrifier, la gravité de la situation l’exige. L’émotion en lieu et place de la raison ? De Nicolas Hulot à Greta Thunberg en passant par Al Gore et Yann Arthus-Bertrand, chacun reconnaît la méthode des écologistes.

Hans Jonas est un philosophe sinon conservateur, du moins réactionnaire. Il fustige le projet annoncé par Descartes dans son Discours de la méthode de « se rendre comme maître et possesseur de la nature ». Il associe à sa réprobation le philosophe Francis Bacon, dont le scientisme a produit les ravages de la Terre, la dilapidation des ressources naturelles, la pollution de la planète, l’affolement de la production, le consumérisme débridé, l’hédonisme généralisé, le matérialisme adoubé, la technique emballée, la folie prométhéenne. Jonas annonce et prophétise des génocides, des guerres, des cataclysmes. Seule une éthique pourrait stopper cette folie. Laquelle ? Une « éthique de la responsabilité ».

Comment appliquer cette éthique ? Hans Jonas, qui ne croit pas à la raison, ne manifeste pas plus de dilection pour la démocratie. Il ne porte pas dans son cœur la discussion, le débat, la délibération, l’élection et autres pratiques associées au fonctionnement démocratique. Ce ne sont pour lui que procrastinations qui entravent l’action politique exigée par l’urgence écologique. Le penseur tourne le dos à la rationalité des Lumières au profit de la prophétie biblique. Il effraie, tonne et maudit, il effarouche, peste et angoisse, il affole, terrifie, inquiète, menace – il est Jupiter et ses foudres.

Jonas assoit son discours sur un postulat. On eut préféré une démonstration : il affirme que tout le monde a des enfants et tient plus que tout à eux. Il ajoute qu’engendrer est une obligation éthique sans imaginer une seule seconde que ce puisse être un choix et qu’on puisse s’y soustraire en ne souhaitant pas procréer. Après tout, cesser de faire des enfants serait une bonne méthode pour économiser la planète ! Bonne et très efficace, la meilleure peut-être !

Le philosophe affirme également, mais une fois encore sans le démontrer, que l’enfant oblige ses géniteurs à lui procurer les moyens de son être et de la persévérance dans son être sous forme de nourritures spirituelles, affectives et matérielles. Si les besoins matériels sont la plupart du temps faciles à satisfaire, que dire des besoins spirituels et affectifs ?

Jonas n’est pas sot… Il va au-devant des remarques qui pourraient lui être faites par des lecteurs qui porteraient à sa connaissance quantité de preuves du caractère péremptoire de ces affirmations qui relèvent plus d’une construction idéologique que de vérités constatables. Il est en effet facile de contester la validité empirique de telles assertions et de constater que le penseur prend ici ses désirs pour la réalité.

Cette rhétorique, qui est aussi une sophistique, a généré l’un des arguments du militantisme écologique : il nous faudrait prendre soin de la planète que nous léguons à nos enfants et aux générations futures ! La propagande qui utilise la publicité montre ad nauseam des adultes tancés par des enfants qui leur font remarquer qu’ils font du mal à la planète en laissant couler leurs robinets trop longtemps, en ne mangeant pas écoresponsable, en lavant leurs voitures, en utilisant des dosettes de café non biodégradables, en prenant des bains plus que des douches, etc. La transformation de Greta Thunberg en égérie de cette heuristique procède de ces extrapolations.

Sans plus de souci de démontrer, Jonas glisse du père de famille au chef de l’État ! Le premier serait à sa famille ce que le second est à ses sujets… Pareille pensée semble inconcevable après que la théocratie eut été abolie, qui faisait du roi le père de ses sujets entendus comme ses enfants, puis remplacée par la république, qui fait du contrat social la base d’une société de citoyens constitués en souverains et non en enfants ! Pour Hans Jonas, la Révolution française n’a jamais eu lieu…

Le père et le chef de l’État sont obligés par le principe de responsabilité car ils ont en charge l’avenir de leurs protégés. Jonas écrit : « Nous vivons dans une situation apocalyptique, c’est-à-dire dans l’imminence d’une catastrophe universelle, au cas où nous laisserions les choses actuelles poursuivre leur cours. » Voilà pourquoi le philosophe propose « la suprême obligation de la conservation ». L’écologisme s’avère bel et bien un conservatisme.

Toutefois, ce conservatisme paraît d’un genre particulier puisque Jonas en appelle au marxisme pour le réaliser ! Il effectue un droit d’inventaire à l’endroit de la pensée de Marx. Par exemple, dans le marxisme, il ne souscrit ni au prophétisme, ni au messianisme, ni à l’eschatologie, ni à la religion du progrès couplée à celle de la technique, ni au positivisme scientiste, ni au caractère utopique d’une société un jour débarrassée de toutes ses contradictions.

En revanche, il voit d’un très bon œil la dictature du prolétariat pour imposer les mesures nécessaires au salut de la planète ! Il estime que le peuple croupit, avachi, dans un consumériste hédoniste et que les mesures d’ascèse, de frugalité, d’austérité rendues nécessaires par la situation dramatique obligent à écarter toute solution démocratique.

L’Archipel du goulag de Soljenitsyne paraît en 1973, nonobstant, Hans Jonas écrit six ans après : « Puisque la tyrannie communiste existe déjà (sic !) et qu’elle fournit pour ainsi dire une première, et pour l’heure une unique proposition, nous pouvons dire que du point de vue de la technique du pouvoir elle paraît être mieux capable de réaliser nos buts inconfortables que les possibilités qu’offre le complexe capitaliste-démocratique-libéral. »

Jonas aime également dans le marxisme cette idée qu’on peut vouloir sacrifier une génération si c’est pour réaliser un projet qui le mérite – pour les communistes, la société sans classe, pour les écologistes, une nature sans crasse. Où l’on voit un philosophe faire l’éloge de la dictature au détriment du peuple, pourvu qu’elle s’effectue au nom du salut de la planète.

L’auteur du Principe responsabilité ne s’arrête pas en si bon chemin dans son éloge du modèle soviétique : il apprécie également que l’URSS ait mis au goût du jour l’ascèse et la frugalité. Voilà un peuple qui, lui, ne se vautre pas dans l’hédonisme, le consumérisme, l’individualisme et le matérialisme associés au capitalisme. Merci Lénine, merci Staline !

Ce peuple-là se sacrifie-t-il vraiment pour le bien-être de la planète ? Il ne vient pas à l’idée de Jonas que ce qu’il prend pour une décision volontaire pourrait bien sanctionner l’impéritie d’une politique productiviste à l’extrême mais qui, pourtant, se trouve incapable de produire des biens de consommation courante. L’URSS feint de refuser ce qu’elle est incapable de produire. Elle est frugale comme le vagabond, le mendiant ou le misérable le sont, par nécessité, pas par vertu, par contrainte, pas par choix.

Jonas veut que les humains réduisent leur niveau de vie, consomment moins, répartissent différemment les richesses de la planète, diminuent leur confort, produisent moins, renoncent à la prospérité, en finissent avec l’hédonisme consumériste et, ce faisant, sapent l’individualisme des sociétés industrialisées.

Pour réaliser ce projet écologiste, Jonas propose d’instaurer « une tyrannie bienveillante » sans imaginer une seule seconde que cet oxymore pose problème : quid du caractère affable d’une dictature ? Ou de la nature accorte d’un régime autoritaire ? L’intention. Si c’est pour sauver la planète, tous les moyens sont bons, y compris ceux que la morale et la démocratie réprouvent.

Jonas endosse les atours de Kant quand il énonce les impératifs catégoriques de son éthique écologiste nouvelle : « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre. » Ou : « Agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d’une telle vie. » Ou : « Ne compromets pas les conditions pour la survie indéfinie de l’humanité sur terre. » Ou : « Inclus dans ton choix actuel l’intégrité future de l’homme comme objet secondaire de ton vouloir. » Mais, sous couvert de pureté kantienne, on ne fait pas disciple plus achevé de Machiavel que lui.

Le temps passe. Quatre ans après la parution de son livre, ses idées n’ont toujours pas été prises au sérieux. Hans Jonas s’impatiente. Il avait en effet écrit : « Si, comme nous le pensons, seule une élite peut éthiquement et intellectuellement assumer la responsabilité pour l’avenir que nous avons indiquée, comment une telle élite est-elle produite et comment est-elle dotée du pouvoir de l’exercer ? » Mais personne n’a compris qu’il proposait ses services pour conduire cette élite. Jonas souscrit à cette vieille lune platonicienne du Roi-Philosophe, il reste à trouver, ou du Philosophe-Roi, il est tout trouvé, il a écrit un livre qui s’appelle Le Principe responsabilité !

Avec le temps, le philosophe a également compris que son idylle intellectuelle avec l’Union soviétique n’était peut-être pas la meilleure de ses idées. Il cherche un autre paradigme pour faire avancer ses idées, un nouveau cocher pour conduire son attelage. Il regardait vers Moscou, il avait tort : c’est vers Berlin qu’il fallait scruter l’horizon.

En 1980, le chancelier allemand Helmut Schmidt répond à la presse sur les lectures de vacances. Ce sera Le Principe responsabilité de Jonas. Le doigt sur la couture du pantalon, les sociodémocrates allemands, dont il est le patron, font de ce livre leur ouvrage de référence. Vacances studieuses… Ça n’est pas Leonid Brejnev qui aurait eu cette élégance à l’endroit du philosophe ! Hans Jonas devient le maître à penser de la gauche social-démocrate et la référence en matière d’écologie pour toute l’Europe de l’Ouest.

Le Bundestag se transforme en agora philosophique. Jonas est un philosophe allemand emblématique : il n’a pas été par hasard l’élève de Martin Heidegger. Sa prose est lourde, contournée, chantournée, indigeste, obscure. L’exégèse s’impose. Les Verts allemands jubilent. Les soixante-huitards trouvent motifs à renouveler leurs bavardages infinis.

Paradoxalement, voilà la gauche confite en dévotion à l’endroit d’un homme qui n’a rien d’un progressiste ! Jonas prend en effet position contre l’euthanasie, contre la contraception, la stérilisation et l’avortement individuels, contre les grèves, contre la réduction du temps de travail, contre la civilisation des loisirs, contre l’époque avec son libertinage sexuel et sa consommation de drogues, contre l’excentricité et « la démence collective », c’est sa formule, contre les procréations médicalement assistées, contre l’expérimentation sur le vivant, contre les OGM, contre les thérapies géniques, contre les biotechnologies, mais la gauche en fait tout de même sa référence.

Hans Jonas construit le logiciel écologiste européen : il s’avère clairement ennemi de la raison et des Lumières. « L’heuristique de la peur » se veut en effet une négation de la maxime des Lumières telles que définies dans Qu’est-ce que les Lumières ?  de Kant : « Aie l’audace de te servir de ton propre entendement. » Jonas préfère : « Soumets-toi au tyran de l’idéologie écologique » ; il revendique clairement le lignage prophétique juif, donc la religion, contre le lignage philosophique laïque, baconien et cartésien en l’occurrence ; il récuse le modèle républicain qui abolit la théocratie et fonde la souveraineté de façon démocratique via le contrat social ; il tourne le dos à la délibération démocratique pour lui préférer un régime qu’on dirait aujourd’hui illibéral, pour ne pas dire autoritaire – qu’est-ce d’autre en effet que la dictature du prolétariat selon Marx ? Il tient la volonté du peuple pour quantité négligeable parce qu’il lui préfère un genre de despotisme éclairé conduit par une élite elle-même pilotée par des principes dont on devine qu’ils sont les siens, l’idée que le peuple peut errer et qu’il faut passer par-dessus sa volonté vient de là ; il fait de l’ascèse et de la frugalité l’impératif catégorique de la vie quotidienne ; il valide tout à fait la méthode machiavélique en vertu de laquelle une fin moralement légitime justifie des moyens pas toujours moraux – en un mot, comme Jean-Jacques Rousseau, il joue Sparte contre Athènes – de même qu’un certain Robespierre qui disait, le 18 Floréal an II (7 mai 1794) : « Sparte brille comme un éclair dans les ténèbres immenses. » Elle brillait d’un feu glacial.

Tous ceux qui ont eu la cité lacédémonienne pour modèle n’ont été vertueux que tant qu’ils n’ont pas eu l’occasion de se montrer vicieux. Le municipalisme écologiste qui permet aux nouveaux Spartiates de conduire les affaires de la cité laisse ces temps-ci entrevoir un peu du mufle de la bête. Elle ne se montre guère sympathique.

Titre et Texte: Michel Onfray, Front Populaire, nº 5, Été 2021

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