Xavier Azalbert
EDITO - La Commission
paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) a tranché et
FranceSoir conserve donc son agrément "Information politique et
générale" (IPG). Rappelons que le 29 janvier, par le biais d’un tweet,
la ministre de la Culture avait demandé qu'il soit procédé à un rappel
avant échéance (prévue en septembre 2022) du certificat de FranceSoir.fr afin
de s'assurer du maintien de la présence effective de journalistes
professionnels, une condition nécessaire pour la qualification de service de
presse en ligne d'information politique et générale. La commission confirme que
« la preuve a été apportée de la présence de deux journalistes
permanents et quatre pigistes » et que « les autres conditions
prévues pour la reconnaissance du service de presse en ligne » ont été
jugées remplies. Chargée de reconnaître la qualité de service de presse en
ligne, la CPPAP a donc « estimé en conséquence qu'il n'y avait pas lieu
de procéder à un retrait de la reconnaissance actuelle de francesoir.fr sur les
registres de la commission ».
En d’autres temps plus
cléments pour la liberté d’expression, on aurait pu trouver cela normal, mais
par les temps qui courent, cette décision administrative positive est à
saluer. Et ce malgré la cabale engagée par le SNJ (Syndicat national des
journalistes) et certains médias ou journalistes privilégiés de grands médias à
l’encontre de FranceSoir. Saluons donc l’indépendance de la commission qui a su
trancher malgré les pressions importantes des opposants identifiés à la liberté
d’expression – ceux qui se sont engagés corps et âme pour que FranceSoir perde
cet agrément.
Un étiquetage de
complotiste sur toute pensée divergente de la doxa officielle
Donner la parole aux citoyens français qui expriment leur point de vue, dès lors qu’il est différent de la pensée unique ou du contrôle d’opinion effectué par certains médias, vous affuble automatiquement d'une étiquette de complotiste. Une méthode ô combien facile, trop facile car elle leur permet de ne pas traiter le fond du sujet : « d’après nous, c’est complotiste donc on n’a pas à apporter les éléments d’informations ». C’est l’équivalent de répondre à une question par une question !
Les Français se sont battus
pour la liberté d’expression à plusieurs reprises, à commencer par la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (DDHC) de 1789 qui a valeur
constitutionnelle. L’article 10 de la Convention européenne des droits de
l’homme (CEDH) réaffirme la liberté d'expression : « Toute personne a
droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la
liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il
puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de
frontière. » Il serait donc anormal de ne pas leur conférer cette
liberté d’expression, que l’on soit d’accord ou pas avec le propos – c’est ce
que nous essayons de faire chez FranceSoir.
Cependant, il apparaît que
cela dérange certains comme Libé, le Monde, le SNJ, FranceInter... qu’un média
comme FranceSoir puisse revivre et trouver sa place dans le paysage médiatique
français, voire international, au risque de s’ériger en gardiens de la pensée
unique et en soldats zélés de la censure.
Pourquoi, dans le pays de
la Déclaration des droits de l’homme, FranceSoir dérange-t-il tant ? Serait-ce
un simple acte de "concurrence déloyale" de ces médias protégés par
les aides du fonds à la presse – une redistribution des impôts collectés pour
assurer que la liberté d’expression puisse prendre place - depuis
des décennies ? Un acteur de plus entrainerait une part de
gâteau en moins pour les autres ? Mais voilà, « FranceSoir n’a pas
demandé ni reçu d’aides », confirme le ministère. Il faut donc aller
chercher la cause ailleurs que dans cette simple considération pécuniaire.
Serait-ce dû au fait que
FranceSoir a donné la parole à certaines voix dissonantes ?
La liberté d’expression
consacrée dans la loi est mise en pratique. Les reproches adressés à certaines
tribunes d’opinion les qualifient de « complotistes », sans
même le commencement d’une analyse ou explication. Ces mêmes journalistes qui
étaient "Charlie" il y a quelques années condamneraient-ils
l’expression d’un point de vue qui diffère du leur ? C’est peut-être là qu’il
faut aller chercher le début d’une explication. Le lien d’intérêt conféré par
les aides reçues entraînerait-il une certaine dépendance, qui
consacrerait la relation du « je t’aime moi non plus » entre les
médias et le pouvoir ?
L’indépendance même de
FranceSoir serait-elle donc une source de jalousie, déclenchant cette ire ?
Sur le contenu des articles de
FranceSoir, peu de confrères ont été capables de trouver à redire – on les voit
lire FranceSoir en douce mais cela leur ferait trop mal de le citer. Ou même
d’accepter que FranceSoir et son Collectif citoyen ont souvent mieux fait le
travail du journalisme moderne, en ne tombant pas dans les panneaux de
l'information "agréée"...
Indépendance des décisions
de la CPPAP et respect de la loi
La CPPAP est autonome et
indépendante – et a fait son travail – plutôt deux fois qu’une, puisqu’à la
demande de la ministre de la Culture le certificat IPG a été revu avant son
terme – on compte les occurrences de cette revue ad hoc sur
les doigts d’une main.
Cependant pour des médias
largement subventionnés par l’État, ce n’est pas encore assez !
Faudrait-il donc appliquer un autre standard pour FranceSoir, consacrant par là
la rupture d’égalité de traitement, par-delà de celle de la liberté
d’expression ? Ces médias se sont longtemps offusqués des atteintes à la
liberté d’expression et plutôt que de donner la parole à FranceSoir pour
débattre du problème de confiance qu’ont les lecteurs et auditeurs avec
l’information, ces derniers préfèrent condamner sans même donner droit à la
parole. Une censure unilatérale qui fera sans nul doute se retourner ceux qui
se sont battus pour la liberté d’expression.
N’en déplaise à ces médias, en
France la loi c’est la loi – et il serait de bon ton que ces mauvais perdants
acceptent avoir fait erreur, et le reconnaissent au lieu de s’ériger en
censeurs de la bienséance.
Si FranceSoir est là
aujourd’hui, c’est grâce aux Français, aux citoyens, aux contributeurs, aux
journalistes – mais avant tout grâce au débat et aux échanges que nous
pratiquons tous les jours afin d’améliorer l’état de la connaissance et de
l'analyse de l'actualité. Nous n'avons pas à rougir de ce travail important
d'agrégation et de promotion de l'intelligence collective, qui a à maintes fois
su être clairvoyant avant les autres - nous y reviendrons.
La ministre de la Culture,
Roselyne Bachelot, n'ignore sans doute pas qu'à son tweet a succédé peu après
le déréférencement brutal et sans préavis de Google. Aura-t-elle l’élégance de
faire un tweet pour affirmer publiquement que la CPPAP a fait son travail de
revue et qu’elle confirme l’IPG de FranceSoir ? Ce serait de bon ton pour la
liberté d’expression, et témoignerait d'un fair-play qui
l'honorerait.
En attendant, je tiens donc
personnellement à vous remercier chaleureusement, chers lecteurs, de votre
soutien, de votre bienveillance à notre égard. Nous ne sommes pas parfaits,
comme nous l'avions écrit dans notre manifeste du 1er mai dernier, cependant nous
sommes là pour exercer et garantir à notre mesure la liberté d’expression et
continuerons de nous y consacrer avec toute l'ardeur et l'opiniâtreté que nous
vous devons.
Titre et Texte: Xavier Azalbert, directeur de la publication France-Soir,
15-4-2021, 12h21
Il est encore temps de signer
et faire signer la pétition de soutien qui cumule désormais plus de 150 000
signatures sur cette page.
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