Chers lecteurs,
Depuis hier matin, jeudi 18
juin, la couverture de L’Incorrect devrait être affichée sur
de nombreux kiosques de Paris et de sa banlieue, et ce pendant quatre jours.
Nous avions pris cette décision et parce que nous étions fiers de cette Une et
parce que ce nous semblait une contribution normale à l’effort économique
fourni par les kiosques et les maisons de la presse qui avaient subi de plein
fouet le conséquences du confinement.
Las. Nous avons été
censurés.
Censurés non pas même par une
décision de l’État ou sur instigation d’une quelconque association gauchisante
ennemie de la liberté comme ce pays en compte encore trop : non, censurés par
le principal propriétaire de kiosques dans la région parisienne qui dispose
d’un quasi-monopole de fait, Mediakiosk, filiale du géant JC Decaux.
Ce Mediakiosk qui proclame
fièrement sur son site internet que le kiosque est « essentiel au
maintien de la presse écrite en centre-ville, symbole de la liberté
d’expression » n’hésite pourtant pas dans le même temps à
refuser l’affichage qui lui déplaît idéologiquement.
Nous avions pourtant un
contrat avec Mediakiosk et nous l’avons réglé en conséquence. Et sans même
prendre la peine de nous avertir, cet acteur central de la diffusion de la
presse écrite, laquelle est déjà à la peine depuis plusieurs décennies, se
change en professeur de vertu, en inquisiteur, en censeur à la petite semaine.
Cinq ans après Charlie
hebdo, et quoi que proclament les bonnes âmes des terrasses, rien n’a
changé. Ou plutôt si, tout a changé : on ne tombe plus sous les balles
de terroristes musulmans, heureusement ; mais le petit kapo du treizième étage
d’une tour de la Défense se charge de nous réduire au silence.
Alors même que la loi Avia
vient d’être heureusement censurée par le Conseil constitutionnel et que le
fantôme d’une censure d’État reculait, c’est comme en tout temps de
collaboration un citoyen anonyme qui se charge motu proprio d’éteindre les
idées hardies.
Il faut croire qu’il y a des
sujets tabous dans cette société « ouverte » ; qu’il est
impossible d’évoquer la remigration sans subir des foudres incultes. Notre
couverture ne tombe évidemment pas sous le coup de la loi. L’Incorrect peut
de toute façon se vanter, en trois ans d’existence, de n’avoir jamais été
condamné à aucun titre, ni d’avoir jamais répandu aucune fausse nouvelle. C’est
pour nous un point d’honneur que de n’écrire que la vérité, et toujours
dans le respect des personnes.
Aussi cette censure est-elle
bien entendu sans objet autre que celui d’effacer nos idées. Mais ça ne
marchera pas. Chers lecteurs, chers abonnés, ne nous faites pas taire !
Aidez-nous à passer outre cette censure, et la meilleure façon reste d’acheter
ce numéro, de le lire et de le faire lire. Alors, en connaissance de
cause, on pourra commencer à nous critiquer si nous nous sommes trompés.
En attendant que le tribunal
nous rende justice, ruez-vous donc, s’il vous plaît, plus que jamais dans les
kiosques, les relais et les maisons de la presse. Pour que liberté
continue. Merci d’avance.
Jacques de Guillebon
Directeur de la rédaction
19-6-2020
19-6-2020
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